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Climat : de plus en plus de canicules, de sécheresses et d’inondations

Vagues de chaleur plus intenses en Europe, sécheresses plus régulières en Afrique, submersions plus dévastatrices dans les îles : les épisodes « extrêmes » vont s’accroître à cause du réchauffement climatique, avec des disparités régionales fortes, selon un rapport qui sera publié cette semaine.

Ce document du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), discuté cette semaine en Ouganda, est le travail le plus complet mené à ce jour pour tenter de mesurer l’impact que peut avoir le réchauffement sur l’intensité et la fréquence des événements climatiques extrêmes.

Plus de régions inhospitalières

Selon les pires scénarios établis par cet organe scientifique de référence sur le climat, certaines régions pourraient devenir franchement inhospitalières, prévient la version provisoire du résumé obtenue par l’AFP.

« Si des désastres surviennent plus fréquemment et/ou avec plus d’amplitude, certaines régions deviendront de plus en plus inadaptées en tant que lieux où vivre ou dans lesquels maintenir des activités de subsistance », indique-t-il. « Dans certains cas, la migration deviendrait permanente et pourrait introduire de nouvelles pressions dans des zones d’accueil pour des régions comme les atolls », ajoute ce document.

La version définitive du « résumé pour décideurs » sera dévoilée vendredi à Kampala à l’issue d’une réunion qui débute lundi dans la capitale ougandaise, à une dizaine de jours de l’ouverture de la conférence annuelle sur le climat de l’ONU, prévue du 28 novembre au 9 décembre à Durban, en Afrique du Sud.

Le changement climatique va accroitre la fréquence des épisodes extrêmes

Sur un sujet sensible, où les climatologues s’avancent toujours prudemment, la prise en compte exhaustive de milliers d’études récentes conclut que le changement climatique va accroître la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur, des inondations, des cyclones et des sécheresses.

L’Europe de l’ouest apparaît particulièrement à risque pour les vagues de chaleur, notamment en bordure de la Méditerranée. L’été 2003, où les températures caniculaires avaient causé quelque 70.000 décès supplémentaires à travers le continent, pourrait ainsi n’être qu’un été moyen dès la moitié du 21e siècle, estime le Giec dans ce document.

La température moyenne de la planète a augmenté d’environ 1°C durant le siècle passé. Les scientifiques prévoient une hausse supplémentaire de 1 à 5°C d’ici 2100 en fonction du niveau d’émissions de gaz à effet de serre (GES).

Les Etats-Unis et les Caraïbes devraient eux faire face à des ouragans potentiellement plus dévastateurs en raison de vents plus forts et de pluies plus intenses, indique le rapport.

Dans les petits Etats insulaires, la menace principale est la montée du niveau de la mer, source d’érosion des côtes, de pollution des nappes d’eau, de perte de terres agricoles et, en cas de tempêtes, l’augmentation du risque de submersion.

En Afrique de l’ouest, les modèles climatiques prévoient davantage de sécheresses, dans des régions où la malnutrition est déjà répandue.

En Asie du sud et du sud-est, les scientifiques s’attendent à un doublement de la fréquence des orages violents. A l’est du continent, les canicules, exceptionnelles, deviendront plus intenses.

Le Vif.be, avec Belga

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