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Changement climatique: les scénarios revus par des scientifiques

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Grâce à un nouveau modèle de calcul, des chercheurs réduisent le champ des estimations de hausse de température à la surface de la Terre.

L’avenir de la planète est entre les mains des politiques, qui doivent prendre des mesures pour réduire les émissions de CO2 et de méthane, améliorer l’efficacité énergétique et développer des alternatives aux énergies polluantes. Mais l’incertitude de l’action politique vient également de la difficulté des scientifiques à savoir à quel point la température de la Terre va augmenter si la quantité de CO2 dans l’atmosphère est doublée, note The Guardian. Cette inconnue est exprimée en « sensibilité climatique ». Depuis 25 ans, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime cette hausse globale entre 1,5°C (meilleur scénario) et 4,5°C (pire scénario).

Mais un calcul révisé de l’impact des gaz à effets de serre sur la température réduit ces scénarios possibles envisagés pour 2100, selon un rapport publié dans la revue Nature. « Notre étude exclut presque toutes les sensibilités très basses et très élevées », explique Peter Cox, professeur à l’université d’Exeter (Royaume-Uni). Avec ses collègues, à l’aide d’une nouvelle méthodologie de travail, ils ont établi une fourchette plus étroite, allant de 2,2°C à 3,4°C. L’estimation la plus probable se situe, selon les chercheurs, aux alentours de 2,8°C.

Si ces estimations sont exactes, cela exclut donc le scénario catastrophe le plus destructeur. Selon des experts, qui n’ont pas participé à cette étude, son exclusion est une bonne chose, car une grande sensibilité climatique aurait rendu difficile la limitation du réchauffement climatique prévue par les Accords de Paris. Pour rappel, cet accord adopté par 196 pays ambitionne de contenir d’ici 2100 le réchauffement climatique « bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels », et si possible de viser à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C ».

La seule chose qui n’est pas prise en compte dans le nouveau modèle est une possibilité d’un changement rapide provoqué par la planète elle-même. Cela pourrait modifier l’équation, et ne serait pas en faveur de la Terre, précise Cox.

Ces nouvelles estimations ne doivent cependant pas être considérées comme une réduction de la nécessité de lutter contre le changement climatique, avertissent les auteurs de la recherche. Car même une augmentation de 1,5°C aura des conséquences, poussant notre planète à faire face à davantage d’évènements climatiques extrêmes.

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