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Certaines ONG voient le verre à moitié plein, d’autres à moitié vide

La Plateforme Justice climatique a qualifié la COP22, qui s’est terminée durant la nuit de vendredi à samedi à Marrakech, de « constructive », pointant « des petits pas faits pour la concrétisation de l’accord de Paris » malgré des vents contraires symbolisés par l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Oxfam regrette de son côté que les Etats n’aient pas encore réussi à combler les lacunes de l’accord de Paris.

Pour la Plateforme Justice climatique, le principal résultat de la COP22 est « l’ouverture de deux années de travail intensif pour parvenir à des décisions clefs en 2018, qui permettront de concrétiser la mise en oeuvre l’Accord de Paris. » L’année 2018 s’annonce dès lors comme « le nouveau momentum politique ».

« Mais il reste énormément de pain sur la planche pour espérer respecter les engagements pris à Paris pour limiter le réchauffement à 1,5°C », tempère Véronique Rigot au nom de la Plateforme Justice Climatique, coordonnée par le CNCD-11.11.11 et son homologue flamand 11.11.11, et réunissant notamment des ONG et syndicats.

« En Belgique, tout l’enjeu pour les Régions et l’Etat fédéral sera maintenant de définir son plan national intégré climat-énergie à l’horizon 2030, de même qu’une vision commune à long terme, cohérente avec les engagements de Paris et intégrant explicitement la transition juste », conclut la Plateforme Justice Climatique.

L’ONG environnementale WWF Belgique juge pour sa part que l’accord de Paris a passé « son premier test de résistance » à la COP22 après l’élection du climatosceptique Donald Trump.

« Le travail mené à Marrakech ne restera pas dans les annales mais il représente une étape nécessaire pour dérouler l’accord. (…) La réalité est que le monde avance sur le sujet. Cette dynamique irréversible va continuer à prendre de l’ampleur à mesure que les signaux des marchés et les engagements à travers tous les secteurs de la société foisonneront », poursuit le WWF, tout en rappelant qu' »il reste du travail ». Les efforts promis jusqu’ici par les pays ne suffisent en effet pas à garder la hausse des températures sous la limite fatidique des 2°C.

De son côté, Oxfam déplore que les négociations sur le climat à Marrakech n’aient pas réussi « à combler les lacunes de l’accord de Paris, laissant les pays pauvres et vulnérables sans réponse quant au soutien financier – indispensable – qu’ils pouvaient espérer de la part des pays riches. »

Oxfam regrette en outre le manque d’ambition des négociateurs quant au financement de l’adaptation dans les pays du sud aux conséquences des dérèglements climatiques.

« En cette fin de COP, la communauté internationale doit prendre exemple sur les 47 pays les plus vulnérables » qui se sont engagés à atteindre 100% d’énergies renouvelables le plus tôt possible, conclut Brigitte Gloire, responsable du plaidoyer Climat d’Oxfam-Solidarité, tout en espérant que la « COP du Pacifique » qui aura lieu à Bonn en 2017 « attirera l’attention du monde entier sur les risques encourus par les petites îles du Pacifique et partout dans le monde, et poussera les pays riches à mobiliser les fonds dont les plus vulnérables ont besoin. »

Enfin, le Réseau action climat France se demande « où étaient les Etats » à Marrakech, considérant que ceux-ci « n’ont pas fait preuve du sursaut indispensable pour concrétiser les engagements de l’accord de Paris ». « Le défi central des financements climat et de la mise en oeuvre d’actions rapides afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre reste largement sans réponse », estime ce réseau d’ONG françaises.

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