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Afrique du Sud : le premier orphelinat pour rhinocéros ouvre ses portes

Objectif de l’établissement: recueillir les bébés dont les mères sont victimes des braconniers, avant de les rendre à la vie sauvage.

A cause des braconniers, ils sont seuls au monde. Le premier orphelinat pour rhinocéros vient d’ouvrir ses portes en Afrique du Sud, dans l’espoir de recueillir et de rendre à la vie sauvage ces bébés dont les mères ont été abattues. L’Entabeni Safari Conservancy, situé près de Mokopane est prêt à recevoir ses premiers pensionnaires.

« Ici, nous avons maintenant un orphelinat qui peut accueillir les bébés et leur fournir les soins dont ils ont besoin », raconte Karen Trendler, chargée du bien-être des orphelins à venir. Elle désigne alors les salles où peuvent être confinés les rhinos pour les soins vétérinaires, équipées d’un incubateur, de matériel vétérinaire et d’une surveillance vidéo. Les salles s’ouvrent vers l’extérieur et permettent aux bébés qui en sont capables d’aller s’ébattre dans des enclos plus vastes. « Au fur et à mesure qu’ils grandiront, nous les relâcherons dans des enclos de plus en plus vastes, jusqu’à l’âge de deux ans et demi, trois ans, et là ils pourront être réintroduits dans la nature », explique le responsable du programme Arrie van Deventer. Ceux qui ne seront pas relâchés seront envoyés vers des fermes qui encouragent la reproduction de ces animaux, provisoirement sauvés de l’extinction mais toujours en danger.

« A l’orphelinat, le seul contact humain sera avec les soigneurs, et lorsqu’ils sortiront ils ne verront plus d’hommes », affirme Arrie van Deventer. Deux rhinos adultes, baptisés Mike et Nann, serviront de parents de substitution « pour apprendre aux rhinos à être des rhinos ». Pour l’heure, le leitmotiv des animateurs du projet est « ni tourisme ni commerce ». Pas question d’ouvrir l’orphelinat au public. Et les chercheurs seront strictement sélectionnés.

L’initiative est l’une des multiples réponses à l’explosion du braconnage de rhinos, tués pour leur corne, revendue ensuite sur le marché noir de la médecine traditionnelle asiatique. Près de 300 de ces mammifères ont été tués en Afrique du Sud depuis le début de l’année. 448 avaient été massacrés en 2011. Un tiers des victimes du braconnage sont soient des femelles pleines, soit des mères avec un petit, souligne la spécialiste Karen Trendler, chargée du bien-être des orphelins à venir. « Malheureusement, de nombreux petits se retrouvent orphelins lorsque leur mère est braconnée, et nous étions conscients qu’il y avait là un besoin de soins spécialisés », dit celle que l’on a surnommée « mama rhinos » pour avoir élevé plus de 200 de ces animaux au cours de sa vie.

A quatre mois, le premier et pour l’instant seul pensionnaire n’a pas encore de nom. Mais il a déjà une personnalité. Alana Russell, l’une des quatre soigneuses du bébé de 100 kilos, raconte: « Il cherche à toucher nos cheveux et notre visage avec ses lèvres, et il cherche aussi à entrer dans tous les endroits qui lui sont interdits. Il est exactement comme on imagine un bébé de quatre mois. »

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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