Energie – La directive européenne sur la PEB ne tient pas compte de la précarité sociale

(Belga) La directive européenne visant à améliorer la Performance énergétique des bâtiments (PEB) ne tient pas assez compte de l’impact social que les exigences liées à cette directive vont exercer sur les populations précarisées, estime la Fondation Roi Baudouin.

« La précarité énergétique est un phénomène en progression dans notre pays. 550.000 Belges, soit 5,1% de la population, ne peuvent pas se chauffer correctement pour des motifs financiers », situe Pascale Taminiaux, responsable de projet à la Fondation Roi Baudouin. La directive européenne autour de la PEB a été adaptée en 2010. Les Régions ont jusqu’à 2015 pour donner suite à ces modifications. Si celles-ci ont pour objectif d’améliorer la qualité du parc de logements, une centaine d’acteurs des politiques sociales et de l’énergie en Belgique ont accepté de partager avec la Fondation Roi Baudouin leurs craintes quant à l’impact social de tels changements. Pour ces acteurs, une segmentation du marché locatif n’est pas exclue car les plus démunis n’ont pas les moyens de tenir compte de la certification des bâtiments mis en vente ou en location. La directive PEB prévoit également des exigences de contrôle sur les systèmes de chauffage. Les personnes consultées par la Fondation Roi Baudouin craignent l’impact financier de ces contrôles mais plus encore les frais engendrés par la mise en conformité liée à ces contrôles. « Pour les propriétaires-occupants précarisés, ce coût peut devenir tout simplement inabordable s’il n’est assorti d’aucun soutien financier. » La Fondation Roi Baudouin conviera dans les prochains mois différents acteurs du logement, du social et de l’énergie à deux tables rondes, l’une au nord du pays, l’autre en Belgique francophone, afin de discuter de quelques pistes de solution. La Fondation appelle à une meilleure prise en compte des impacts sociaux dans la mise en oeuvre de la PEB (au niveau régional) et estime que les Régions devraient pouvoir stimuler les propriétaires à rendre leurs immeubles moins gourmands en énergie. Des experts plaident en outre pour un accompagnement de terrain des ménages précarisés et pour une réforme de la politique des subsides en matière d’énergie afin que celle-ci puisse mieux profiter aux plus défavorisés. (PVO)

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