Elections USA: « Peu d’impact direct sur la Belgique »

(Belga) Plusieurs millions d’Américains s’apprêtent à élire leur futur président. Leur choix final mardi, entre le démocrate Barack Obama et le républicain Mitt Romney, aura peu d’influence directe sur notre pays ou du moins pas immédiatement, selon Tanguy Struye, professeur en relations internationales à l’UCL. « Il y a ce que l’on nomme les forces profondes. Des décisions prises avant cette élection dont les effets continueront » a-t-il expliqué.

Tout d’abord, d’un point de vue économique, si l’Europe reste un partenaire économique important, M. Struye rappelle que les Etats-Unis se sont davantage tournés vers le Pacifique et la Chine aujourd’hui. « La situation économique est mauvaise aux USA. Quel que soit le président élu, sa priorité sera de relever la barre et de maintenir le pays en tant que puissance internationale sur l’échiquier mondial. Mais, il est certain que l’Europe, et la Belgique, ont besoin d’une Amérique forte économiquement ». Au niveau militaire, les décisions prises sous Obama, en ce qui concerne l’Irak ou l’Afghanistan notamment, vont simplement poursuivre leurs effets. « Les chancelleries belges, directement concernées par l’élection américaine, savent à quoi s’en tenir en cas de réélection du président actuel. Sa politique étrangère bougera peu, si ce n’est sur le conflit israélo-palestinien. Avec Romney, c’est plus un saut dans l’inconnu. Dans quelle frange de son parti va-t-il choisir ses proches conseillers? Difficile de se prononcer. De plus, en campagne électorale, le jeu fait qu’on annonce tout et son contraire », précise encore le professeur. Pour Tanguy Struye, on accorde trop d’importance à l’élection présidentielle. « Je suis surpris de ne jamais voir poindre dans les médias l’influence des élections à la Chambre et au Sénat. Un tiers de ces institutions vont aussi être renouvelées mardi. Quel rapport de force va-t-il en sortir? Ces quatre dernières années, nous avons assisté à la paralysie de certaines décisions du président ». En conclusion, Tanguy Struye estime que « peu de chose changeront pour la Belgique qui, de toute manière, calque sa politique étrangères sur celle de l’Union Européenne ». (BRENDAN SMIALOWSKI)

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