Echaudés, les députés animent le débat sur Horizon 2022

(Belga) Echaudés par deux interviews du ministre-président Rudy Demotte qui leur avaient reproché le week-end dernier un manque de propositions audacieuses dans le cadre de la dynamique Horizon 2022, plusieurs députés ont animé un long débat sur le sujet, mercredi en plénière du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

« Depuis le début de la législature, nous avons déposé 120 propositions, rejetées à part l’une ou l’autre ! On est prêt à faire le pari d’avancer », a lancé Jean-Luc Crucke (MR, opposition), jugeant « difficilement compréhensibles » les sorties de M. Demotte. A ses yeux, il n’est pas besoin d’attendre 2022 pour agir dans la rationalisation des structures économiques de la Wallonie ou la fusion des réseaux d’enseignement officiel, une proposition sensible évoquée par M. Demotte vendredi dernier. Marcel Cheron (Ecolo) a critiqué la méthode « inusitée » du ministre-président, voyant dans le document Horizon 2022 soumis aux députés – sans qu’ils puissent voter dessus – un « objet politique mal identifié ». Il faut à ses yeux trancher la question intrafrancophone (traditionnellement polarisée entre régionalistes et communautaristes, ndlr), mais le document n’évoque pas l’institutionnel. « Des propositions audacieuses, presque subversives, on en trouve déjà dans la Déclaration de politique communautaire ! », s’est-il exclamé, appelant à les mettre en oeuvre rapidement. Rudy Demotte a dit se réjouir de « voir le parlement s’emparer des thématiques » d’Horizon 2022. Face aux critiques sur le flou budgétaire ou institutionnel reproché à son plan, il a dénoncé un discours « hypocrite » et peu constructif. « Devant des compositions gouvernementales différenciées (MR et Ecolo sont aux affaires à des niveaux de pouvoir différenciés, ndlr), l’analyse et le rythme des transferts de compétences ne sont pas évidents », a-t-il fait observer. Léon Walry (PS), répondant à l’appel de Rudy Demotte, a pour sa part avancé une série de « propositions concrètes » dans quatre domaines transversaux. Marc Elsen (cdH), quant à lui, a évité de personnaliser le débat, mais n’en a pas moins critiqué le flou du cadre budgétaire et l’absence de priorités claires. (BENOIT DOPPAGNE)

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