Du Julio Iglesias pour torturer sous Pinochet, selon une étude britannique

(Belga) Diverses musiques -dont du Julio Iglesias- diffusées à plein volume ont été utilisées comme instrument de torture sous Augusto Pinochet, selon une étude britannique publiée à l’occasion du 40e anniversaire mercredi du coup d’Etat du dictateur chilien.

La musique du crooner espagnol mais aussi la bande originale du film de Stanley Kubrick « Orange mécanique » ou la chanson « My Sweet Lord » de George Harrison ont été infligées à hautes doses aux détenus afin de les briser psychologiquement, affirme Katia Chornik, chercheuse à l’Université de Manchester. S’appuyant sur le témoignage d’anciens prisonniers et d’un membre des services secrets chiliens sous Pinochet, dont la dictature a fait plus de 3.200 morts, 38.000 torturés et des centaines de disparus, l’étude met en lumière une pratique régulièrement reprochée aujourd’hui à l’armée américaine. « Jouées à plein volume pendant des journées entières, des chansons à l’origine populaires ont été utilisées pour infliger des dommages psychologiques et physiques », explique Katia Chornik. Un ancien détenu raconte comment ses geôliers avaient l’habitude d’entonner le « Gigi l’Amoroso » de Dalida avant de l’emmener à l’interrogatoire et de le torturer avec la même chanson en fond sonore. « Un centre de torture dans la rue d’Iran était appelé +la discothèque+ par les agents. La musique servait aussi à couvrir les cris des prisonniers », ajoute Katia Chornik, interrogée par l’AFP. Mais la musique a aussi permis aux détenus de tenir le coup et de trouver le courage pour supporter les brimades, selon le Dr Chornik qui se penche notamment sur la formation d’une chorale à Tres Alamos, l’un des centres de détention de Santiago. (Belga)

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