Diplomatie économique: l’absence de Reynders a irrité les ministres régionaux

(Belga) Le conflit qui oppose Régions et fédéral à propos de la diplomatie économique ne semble pas près de s’apaiser. Le problème se trouvait à l’ordre du jour de la Conférence interministérielle du Commerce extérieur lundi après-midi mais l’absence du ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a irrité ses collègues régionaux du Commerce extérieur -Kris Peeters, Jean-Claude Marcourt et Céline Fremault- qui avaient pris la peine de se déplacer.

Au mois de janvier, lorsqu’il a présenté sa note de politique générale, le ministre fédéral a annoncé son intention de désigner de conseillers en diplomatie économique. Il s’agit non pas des diplomates professionnels mais des hommes d’affaires actifs sur les marchés locaux, exerçant à titre gratuit une mission d’avis et de conseil susceptible d’améliorer les relations commerciales de la Belgique. L’initiative a hérissé les Régions qui y ont vu un empiètement sur leurs compétences -le commerce extérieur est une matière régionalisée- et un risque de confusion avec leurs réseaux d’attachés commerciaux déjà liés par des accords de coopération. Les réticences régionales n’ont toutefois pas refroidi M. Reynders qui a pris le 24 janvier l’arrêté organisant la fonction. Le ministre-président flamand Kris Peeters a introduit un recours devant le Conseil d’Etat. La Wallonie s’est portée partie prenante à cette action mais Jean-Claude Marcourt se dit prêt à renoncer à cette action si une solution concertée était trouvée. Le sujet devait être discuté lundi après-midi. La discussion n’a pas permis d’avancer. M. Reynders avait envoyé son chef de cabinet qui, à entendre l’un des participants, ne disposait pas d’un réel mandat de négociation. Autour de la table, certains participants, à commencer par M. Peeters, ont trouvé cette attitude un peu saumâtre, d’autant plus que le ministre fédéral avait annulé l’avant-veille son déplacement en Turquie (au cours duquel il devait nommer de nouveaux conseillers en diplomatie économique) pour cause de travaux budgétaires et que sa décision « unilatérale », soulignait-on, se trouve à l’origine du problème. « Si les Régions sont réellement consultées, une évolution dans le dossier est possible », a-t-on toutefois rappelé au cabinet de M. Marcourt. Le ministre wallon entend par ailleurs que le dossier reste dans le cadre de la Conférence interministérielle du Commerce extérieur et non dans celle des Affaires étrangères: le commerce extérieur est une matière régionale, a-t-il fait remarquer. (Belga)

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