Di Rupo prône un approfondissement de l’Europe limité aux pays de la zone euro

(Belga) Le Premier ministre Elio Di Rupo s’est prononcé vendredi pour une intégration européenne plus poussée mais limitée aux 17 pays de la zone euro vu les difficultés à s’entendre aujourd’hui à 27, pointant l’obstruction exercée par la Grande-Bretagne notamment.

« Aujourd’hui, parler d’une Europe politique à 27, c’est une illusion », a lancé le chef du gouvernement lors d’un grand discours sur l’Europe – son premier – prononcé à l’occasion de la séance solennelle de rentrée académique à l’Université libre de Bruxelles. « Cette illusion engendre des attentes fortes et crée de grandes déceptions, ce qui nourrit un terrible sentiment anti-européen », a-t-il averti. Prenant pour preuve les mesures européennes « trop modestes » et « fort tardives » face à la crise vu les difficultés s’entendre à 27, le Premier ministre a estimé que le projet d’une Europe politique se devait à présent d’être poursuivi par les seuls 17 pays de la zone euro. Pour relancer l’économie européenne aujourd’hui anémique, M. Di Rupo a défendu un « New Deal européen » sur le modèle de celui élaboré par Franklin Roosevelt avant-guerre. « L’Europe doit mener une politique industrielle volontariste, en particulier dans les secteurs d’avenir (…) et intensifier l’investissement dans la recherche scientifique et l’innovation », a plaidé le chef du gouvernement papillon, rappelant pour ce faire la nécessité d’adopter un budget européen pluriannuel ambitieux. Il s’est enfin prononcé pour que la Banque centrale européenne (BCE) devienne « le plus tôt possible » le prêteur en dernier ressort de la zone euro, « comme cela se fait aux Etats-Unis » ainsi qu’une mutualisation « de certaines dettes » des pays de la zone euro. (OLIVIER VIN)

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