Di Rupo fâche le barreau bruxellois

(Belga) Le Premier ministre Elio Di Rupo vient d’engager un juge au Conseil d’Etat pour sa cellule stratégique, une décision qui fâche le barreau bruxellois, révèle samedi le quotidien La Libre Belgique.

Elio Di Rupo a débauché Serge Bodart, juge au Conseil d’Etat, un engagement dénoncé par le nouveau bâtonnier de l’ordre français du barreau de Bruxelles, Michel Vlies, qui y voit un nouveau coup de canif au principe de l’indépendance de la Justice, selon le quotidien. « La question n’est pas de savoir si la loi en vigueur interdit ou non un tel détachement mais bien si un tel détachement est justifiable sur le plan des principes. Il nous semble indispensable qu’il soit mis fin à de telles pratiques », écrit-il au Premier ministre dans une lettre dont La Libre Belgique a eu connaissance. « Pour moi, le principe même de l’organisation des pouvoirs, c’est l’indépendance du pouvoir judiciaire au sens large », confie Michel Vlies, pour qui il y a un malaise à l’égard de ce détachement au cabinet du Premier. Pour le bâtonnier, c’est surtout l’image que ces détachements politiques donnent des juges au grand public qui est un problème. « Il y a un risque de connivence. Comment peut-on faire comprendre aux gens que le Conseil d’Etat est indépendant dès lors que certains de ses juges ont passé X années dans un cabinet ministériel ? L’indépendance n’est jamais absolue, chacun à ses convictions. C’est légitime. Mais quelle image donne-t-on ? « , souligne-t-il. Du côté du cabinet d’Elio Di Rupo on confirme ce détachement mais on précise que le juriste ne sera pas amené à juger des dossiers individuels mais à rendre des avis sur des questions juridiques, il n’y aurait donc pas de risque de « connivence ». Une vision des choses que ne partage toutefois pas Michel Vlies. (NICOLAS LAMBERT)

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