Deux magistrats français pris en flagrant délit de tweets en plein procès

(Belga) « Un assesseur exaspéré qui étrangle sa présidente en pleine audience, ça vaut combien? »: deux magistrats des Landes (sud-ouest) font l’objet d’une enquête, après avoir tweeté pendant un procès.

@Proc_Gascogne tweete: « On a le droit de gifler un témoin? », ou « Bon, ça y est, j’ai fait pleurer le témoin ». @Bip_Ed lui demande: « Un assesseur exaspéré qui étrangle sa présidente en pleine audience, ça vaut combien? ». @Proc_Gascogne évoque plus tard l’idée du « meurtre de la directrice du greffe ». Les comptes des deux hommes ont depuis disparu de Twitter. Ils étaient toujours en poste mercredi, mais ont dû s’expliquer chez le président et le procureur de Mont-de-Marsan. Le ministère de la Justice a envoyé une demande d’information sur cette affaire. Celle-ci pourrait déboucher sur une enquête administrative, voire sur un examen par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui n’a jamais eu à se prononcer sur une affaire pareille, notait une source judiciaire. Me Thierry Sagardoytho, avocat de la partie civile au procès concerné, a pris l’affaire avec humour : « J’imagine l’effroi de la présidente », découvrant que « son assesseur songeait à l’étrangler en pleine audience criminelle », a-t-il déclaré, tout en « espérant que ce dérapage est exceptionnel et qu’il n’a pas entaché l’oeuvre de justice au moment du délibéré ». Avocat du condamné, Me Pierre-Bernard Ducamp s’est dit pour sa part « scandalisé », et assez « choqué de la passerelle qui semble ainsi exister entre l’avocat général à un procès et un des assesseurs chargés de juger ». Sans doute pour qu’un nouveau procès fasse oublier celui-ci, le parquet général de Pau a fait appel, ce qui aurait été étonnant dans un autre contexte puisque l’accusé à été condamné à dix ans de réclusion, en haut de la fourchette de huit à dix ans réclamée par « @Proc_Gascogne ». (PVO)

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