Des travailleurs de Fukushima en colère après le décès d’un des leurs

(Belga) Des travailleurs de la centrale accidentée de Fukushima ont fait savoir leur colère après le décès vendredi de l’un des leurs, blâmant l’absence de moyens de secours rapides pour venir à l’aide de blessés.

L’un d’eux, qui se fait appeler TS-san, s’est énervé sur internet dès qu’il a appris la mort de son collègue sur le site de la centrale. « C’est insupportable, combien de fois faudra-t-il que cela arrive ? », a-t-il écrit. « Ce qui est le plus tragique, ce n’est pas tant que le démantèlement coûte cher, que les travaux n’avancent guère, qu’il y ait de l’eau contaminée, non, ce qui est le plus tragique, c’est qu’on ne sauve pas la vie de ceux qui oeuvrent là », a-t-il ajouté. Un ouvrier est décédé vendredi après-midi à Fukushima Daiichi après la chute de terre et de béton dans le trou d’une profondeur de deux mètres environ dans lequel il se trouvait pour renforcer les fondations d’un bâtiment. « Il a été transporté inconscient à l’hôpital où son décès a été confirmé », a expliqué Tepco. Mais pour TS-san et d’autres, les moyens de secours affectés sont insuffisants. Et les mêmes de réclamer l’emploi d’un hélicoptère médicalisé. Lors de l’accident de vendredi, le blessé, un quinquagénaire, a été transporté par ambulance dans un hôpital à plus de 40 kilomètres de la centrale isolée dans une zone désertée. Il a fallu plus d’une heure de route pour atteindre l’établissement où son décès a été confirmé. Il s’était alors écoulé plus de trois heures depuis l’accident. « Quand ce genre d’accident mortel arrive, que dire ? Tristesse, colère, abattement », témoigne aussi Happy, un vétéran qui oeuvre à Fukushima depuis avant le tsunami du 11 mars 2011. D’autres décès d’ouvriers avaient eu lieu auparavant, mais pas nécessairement sur le site et pas à cause d’un problème matériel lié à leur activité à ce moment-là. Quelque 3.000 personnes de centaines d’entreprises oeuvrent chaque jour à la centrale Fukushima Daiichi, ravagée le 11 mars 2011 par un gigantesque tsunami. Les conditions de travail y sont le plus souvent très rudes, à cause notamment du port obligatoire de masques et combinaisons et en raison de l’état déplorable du site détruit. (Belga)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire