Des manifestants égyptiens opérés sans anesthésie, selon la presse

(Belga) L’armée égyptienne a donné l’ordre à des médecins d’opérer sans anesthésie des manifestants blessés lors des rassemblements organisés contre le pouvoir, selon les extraits d’un rapport publiés dans l’édition de vendredi du journal britannique The Guardian.

Ce rapport sur les exactions commises par l’armée et la police depuis 2011, commandé par le président Mohamed Morsi, montre aussi que du personnel médical et des soldats ont attaqué des manifestants à l’intérieur du même hôpital au Caire. Des extraits du rapport, qui avaient précédemment fuité dans la presse, accusaient l’armée de torture et de disparitions forcées pendant le soulèvement contre le régime d’Hosni Moubarak en 2011. Le dernier chapitre décrit le traitement subi par les manifestants à l’hôpital militaire de Kobri el-Qoba au Caire en mai 2012. Selon le Guardian, une source a révélé aux enquêteurs qu’un médecin de l’armée avait ordonné à des médecins d’opérer sans anesthésie ni stérilisation. Un autre témoin a décrit comment des médecins de l’armée et des soldats « ont attaqué les manifestants en les frappant violemment et en les insultant ». « Je ne peux pas surestimer l’importance de ce rapport », a confié Heba Morayef, directeur de l’antenne égyptienne de l’ONG Human Rights Watch, au Guardian. « L’armée a toujours dit qu’elle prenait le parti des manifestants et qu’elle ne tirait jamais une balle sur eux. Ce rapport contient pour la première fois une condamnation officielle de l’armée pour sa responsabilité dans des tortures, des meurtres et des disparitions ». Le président égyptien Mohamed Morsi a promu jeudi des officiers généraux pour montrer son soutien à l’armée alors que la situation reste tendue entre le leader islamiste et les militaires. (Belga)

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