Dernier hommage de Milan et du pape au cardinal Martini

(Belga) Des milliers de fidèles ont assisté lundi dans la cathédrale de Milan aux obsèques du cardinal Carlo Maria Martini, grande figure de l’aile progressiste de l’Eglise catholique, très critique de l’institution et dont le pape a salué « l’ouverture d’âme ».

Deux écrans géants avaient été installés sur la place devant le Duomo, pour permettre aux Milanais qui n’avaient pu entrer dans l’édifice d’assister à la cérémonie. Quelque deux cents mille fidèles du plus grand diocèse d’Europe ont déjà défilé depuis samedi devant la dépouille mortelle du prélat de 85 ans, mort d’une maladie de Parkinson qui l’avait fait souffrir pendant une quinzaine d’années. Le cardinal Angelo Comastri, archiprêtre de la basilique Saint-Pierre et représentant du pape, a lu un message de Benoît XVI, en présence du président du Conseil Mario Monti et de nombreuses personnalités politiques. La disparition de ce grand personnage de l’Eglise, l’un des papabili lors du conclave de 2005, a eu un grand retentissement parce qu’il a toujours été partisan d’un meilleur accueil des personnes en marge comme les divorcés remariés. Dans une interview publiée à titre posthume par le Corriere della Sera, il avait estimé que l’Eglise avait « 200 ans de retard ». « L’Eglise doit reconnaître ses erreurs et prendre la voie radicale du changement, à commencer par le pape et les évêques », avait-il ajouté. Une deuxième polémique a accompagné son décès, le cardinal ayant refusé tout acharnement thérapeutique pour lui-même, après l’avoir critiqué dans plusieurs cas de personnes plongées dans un coma prolongé en Italie. Mais, selon l’Eglise, la position de Mgr Martini était tout à fait en phase avec le dogme, et n’avait rien à voir avec une quelconque tolérance de l’euthanasie. (PVO)

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