Découverte des mécanismes d’action d’un médicament traditionnel chinois

(Belga) Des chercheurs ont pour la première fois découvert les mécanismes d’action d’un médicament traditionnel chinois utilisé depuis 2.000 ans contre le paludisme, a rapporté dimanche la revue Nature.

Extrait d’une racine d’une variété d’hortensia qui pousse au Népal et au Tibet, le Chang Shan dont le principe actif est la fébrifugine, a été étudié par des chercheurs de l’Institut de recherche américain Scripps. Leurs travaux ont montré comment l’halofuginone, le dérivé synthétique de la fébrifugine, intervient dans le processus biologique crucial qui permet à l’organisme de synthétiser les protéines dont il a besoin. Il empêche notamment la production de « mauvaises » cellules Th17 qui jouent un rôle dans les maladies immunitaires tout en maintenant la production des « bonnes » cellules Th17 qui protègent contre l’infection. « Nos travaux ont levé un mystère qui intriguait les gens concernant le mécanisme d’action d’un médicament utilisé pour traiter les fièvres associées au paludisme remontant à environ 2.000 ans ou plus », relève Paul Schimmel, l’un des auteurs de l’article. Selon ces derniers, la capacité du Chang Shan, également connu sous le nom de Dichroa febrifuga, à combattre les fièvres pourrait s’expliquer par une « interférence » entre la fébrifugine et le processus moléculaire qui permet aux parasites du paludisme de se maintenir dans le sang d’une personne contaminée. L’halofuginone avait déjà été étudié en 2009 par des chercheurs qui avaient découvert sa capacité à empêcher certaines réponses immunitaires, mais son mécanisme d’action restait inconnu. Il a également été utilisé dans des essais cliniques pour des médicaments contre le cancer. Les chercheurs estiment que les propriétés de l’halofuginone pourraient être utilisées à l’avenir afin de créer de nouveaux médicaments pour de nombreuses autres maladies. (KAV)

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