D’ex-gardiens du camp de Majdanek dans le viseur de la justice allemande

(Belga) Une vingtaine d’anciens gardes allemands accusés d’avoir travaillé au camp d’extermination de Majdanek (Pologne) sont dans le viseur de la justice de leur pays, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

« Il s’agit de 18 à 19 personnes, de nationalité allemande », a indiqué à l’AFP Thomas Will, procureur et directeur-adjoint du service central d’enquêtes sur les crimes du national-socialisme, à Ludwigsburg (sud-ouest). Ils sont visés par l’accusation « de complicité de meurtre comme cela a été le cas dans le dossier Demjanjuk », a-t-il souligné. La condamnation de l’apatride d’origine ukrainienne John Demjanjuk en mai 2001 à Munich a modifié la jurisprudence allemande concernant les procédures contre les crimes commis par les nazis. Demjanjuk avait été condamné à 5 ans de prison pour participation aux meurtres de 28.000 Juifs, le tribunal ayant établi qu’il était garde au camp de Sobibor, même sans prouver son implication directe dans les crimes. Auparavant, pendant plus de 60 ans, les tribunaux allemands n’ont jugé que des accusés pour lesquels ils disposaient de preuves directes ou de témoignages. Les pré-investigations conduites par le service central de Ludwigsburg sont « en cours de transmission » aux parquets régionaux correspondants qui, seuls, sont à même de décider l’ouverture d’une enquête. M. Will se montre sceptique sur cette possibilité. « Les chances sont faibles », a-t-il affirmé. « Dans certains cas, cela pourra peut-être ne pas aboutir, notamment car la situation documentaire est très difficile, beaucoup de choses ont été détruites », a-t-il expliqué. Majdanek est l’un des nombreux camps nazis qui furent installés sur le sol polonais. Attenant à la ville de Lublin, il vit périr 360.000 de son demi-million de détenus entre 1941 et 1944. (Belga)

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