Crimée – Washington prêt à renforcer ses sanctions

(Belga) L’ambassadrice américaine à l’ONU Samantha Power a affirmé mercredi que Washington « était prêt à prendre des mesures supplémentaires si la Russie poursuit son agression ou ses provocations ».

Mme Power faisait référence aux sanctions déjà décidées par les Etats-Unis et les Européens à la suite du rattachement de la Crimée à la Russie décidé par Moscou après un referendum controversé. Lors d’un débat sur l’Ukraine au Conseil de sécurité, elle a aussi averti que « ce qui s’est passé en Crimée ne pouvait pas se répéter dans d’autres parties de l’Ukraine », une allusion à l’Est russophone du pays. « Ce que la Russie a fait est mauvais au regard de la loi, de l’histoire et de la politique, et c’est dangereux », a-t-elle dit. « Un voleur peut dérober ce qui ne lui appartient pas mais cela ne lui donne pas de titre de propriété », a-t-elle encore déclaré. Son homologue français Gérard Araud a lui aussi affirmé que « l’acquisition de territoire résultant de l’usage de la force ou même de la simple menace ne saurait être reconnue ». Il a souhaité « lancer un double appel à la Russie; lui dire de s’arrêter là, de cesser ses manoeuvres transparentes » et souligner « la nécessité pour Moscou d’ouvrir un canal de négociation directe avec Kiev ». « Nous continuons d’appeler la Russie à la raison », a-t-il conclu. L’ambassadeur russe Vitali Tchourkine n’a pas semblé entendre cet appel. Il a une nouvelle fois justifié la légitimité du référendum en Crimée, affirmant que « le peuple de Crimée a fait son choix et que ce choix doit être respecté ». Le rattachement de la péninsule à la Russie « corrige une injustice historique », a-t-il expliqué en rappelant la décision de Nikita Khrouchtchev en 1954 de faire de la Crimée une partie de l’Ukraine. S’adressant au Conseil, l’ambassadeur ukrainien Iouri Sergueyev a une nouvelle fois martelé que le référendum et le rattachement étaient « illégitimes ». « Nous demandons au monde civilisé de ne pas les reconnaitre », a-t-il lancé. Il s’agissait de la huitième réunion consacrée par le Conseil à la crise ukrainienne et de la première depuis que le président russe Vladimir Poutine a entériné le résultat du referendum et donc le rattachement de la Crimée à la Russie. Le Conseil n’a jamais réussi à se mettre d’accord sur une position commune, la Russie ayant usé de son droit de veto pour bloquer samedi dernier une résolution occidentale. (Belga)

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