Crimée – Comparaison avec Hitler: Moscou s’insurge, Wolfgang Schäuble dément

(Belga) Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a démenti jeudi avoir comparé le rattachement de la Crimée à la Russie à l’annexion des Sudètes par Adolf Hitler, après des propos qui continuaient pourtant à faire des vagues diplomatiques.

« Je ne suis quand même pas assez bête pour comparer Hitler à qui que ce soit, d’autres peuvent faire cela mais les politiques allemands ne le font pas, nous ne comparons pas (à Hitler) », a déclaré le ministre, interrogé lors d’une émission de la télévision publique jeudi soir. Lundi, M. Schäuble avait selon des médias allemands déclaré, en parlant de l’Ukraine devant une cinquantaine d’élèves berlinois: « Hitler avait déjà eu recours à de telles méthodes dans les Sudètes ». Le ministre ne nie pas avoir prononcé cette phrase, mais « la phrase d’après était +nous ne faisons pas de comparaison+ », a-t-il dit jeudi soir, très remonté contre le traitement journalistique « pas sérieux », selon lui, de ses propos et le fait d’avoir « sorti une demi-phrase de son contexte ». L’affaire a continué à faire des vagues jeudi, à l’occasion d’une visite de l’ambassadeur d’Allemagne à Moscou au ministère russe des Affaires étrangères. « Nous jugeons provocateurs les rappels pseudo-historiques du ministre allemand », a déclaré le ministère russe dans un communiqué à l’issue de la rencontre. « Les analogies qu’il s’autorise sont des manipulations grossières des événements et des faits historiques », a ajouté le ministère russe, estimant que M. Schäuble devait « rendre des comptes » en Allemagne après de tels propos. Au nom du pangermanisme, Adolf Hitler avait envahi et annexé en 1938 les Sudètes, région de l’ouest de la République tchèque, affirmant vouloir libérer les Allemands habitant dans cette région de l’oppression tchécoslovaque. Moscou répète que le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie repose sur le principe de la volonté des peuples à disposer d’eux-mêmes, les habitants de cette péninsule du sud de l’Ukraine s’étant prononcés massivement en faveur de Moscou, selon les chiffres officiels, au cours d’un référendum considéré comme illégal par les Occidentaux. Interrogée lundi sur les propos de son ministre, la chancelière allemande Angela Merkel avait botté en touche. « Je considère le rattachement de la Crimée comme un cas unique », avait-elle déclaré. M. Schäuble est coutumier des propos provocateurs. Il s’était notamment attiré le courroux des Grecs en critiquant leur calendrier électoral et en comparant le pays à « un puits sans fond ». Il a déploré jeudi « une excitation médiatique insupportable, qui détruit toute spontanéité ». (Belga)

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