Controverse – L’accueil des personnes handicapées se heurte au manque de moyens

(Belga) L’accueil des personnes handicapées se heurte au manque de moyens, est-il ressorti du débat de Controverse (RTL-TVi), consacré à cette question quelques jours après qu’une mère a donné la mort à ses deux enfants lourdement handicapés et tenté de mettre fin à ses jours. Les subventions octroyées en Fédération Wallonie-Bruxelles pour les handicapés légers sont moins importantes que celles versées par la France ou la Flandre.

Les associations de parents d’enfants handicapés ont interpellé les responsables politiques sur le manque de places dans les institutions, mais aussi sur la faiblesse des subventions, qui les défavorisent face aux parents d’enfants français. Michel Englebert, lui-même parent d’un adolescent handicapé et fondateur du centre L’Essentiel (Lasne), n’a pas cherché à cacher la réalité financière. « Une personne handicapée française peut vous rapporter 60.000 euros, c’est le prix d’un éducateur », a-t-il dit, alors que pour un handicap léger, la subvention belge s’élèverait à 15.000 euros. « J’accueille deux Français pour être en équilibre », a-t-il ajouté. La situation est plus flagrante encore au Carrosse, une entreprise privée gérant plusieurs centres d’accueil en Wallonie, qui héberge une très grande majorité de Français. Cette situation est « indigne », a affirmé Cinzia Agoni, responsable du GAMP (Groupe d’Action qui dénonce le Manque de Places). Le secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, Philippe Courard (PS), n’est pas de cet avis. Au-delà de la question de l’accueil, il s’agit de « centaines d’emplois créés en Belgique par l’Etat français », a-t-il dit. Il n’y a selon lui « pas de vases communicants » avec le manque de places pour les Belges. Sans s’engager sur des montants, M. Courard a annoncé qu’il soumettrait sous peu au gouvernement un texte octroyant une reconnaissance légale aux aidants-proches, les personnes qui mettent leur propre carrière entre parenthèses pour aider une personne handicapée. Mais s’il est question, à terme, que ce statut puisse conférer des droits à une pension ou au chômage, l’heure n’est pas encore à de nouvelles allocations. Interrogée par Belga, la porte-parole de M. Courard a évoqué un processus « par étapes ». (WAE)

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