Contraception gratuite: la justice philippine déboute l’Eglise catholique

(Belga) La Cour suprême des Philippines a débouté mardi les instances dirigeantes de l’Eglise catholique de l’archipel qui réclamaient l’invalidation d’une loi sur le contrôle des naissances facilitant l’accès des plus pauvres à la contraception.

La loi « n’est pas anticonstitutionnelle », a annoncé le porte-parole de la cour, Theodore Te. La saisine en mars 2013 par l’Eglise de la plus haute juridiction philippine avait entraîné la suspension de cette loi promulguée en décembre 2012 par le président Benigno Aquino. Le texte prévoit la gratuité des moyens de contraception (préservatif, pilule) et l’éducation sexuelle à l’école. Il rend obligatoire la formation des travailleurs sociaux au planning familial et légalise les soins post-avortement – même si l’avortement lui-même reste interdit, tout comme le divorce. « Cette décision confirme la séparation de l’Eglise et de l’Etat et affirme la suprématie du gouvernement dans les sujets de société séculaires comme la santé et le développement socio-économique », s’est félicité le député Edcel Lagman, principal artisan de la loi. La puissante Eglise catholique, qui compte 80% de fidèles parmi les 100 millions de Philippins, avait mené une virulente campagne contre ce projet, allant jusqu’à menacer le président Aquino d’excommunication. L’ancien sénateur Francisco Tatad, farouche opposant à la réforme, a averti que la décision de la Cour suprême pousserait les catholiques « au mieux à la désobéissance civile, au pire à la révolte », dénonçant « la main du diable » et se disant prêt à « mourir en martyr », selon le Manila Times. Selon une récente enquête d’opinion, 72% des Philippins approuvent la nouvelle loi que ses partisans jugent indispensable pour lutter contre la pauvreté et faire baisser le taux de fertilité élevé de 3,54 enfants par femme. (Belga)

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