« Construire la confiance » pour mieux lutter contre les auteurs de traite des êtres humains

(Belga) Il est nécessaire d’établir une relation de confiance avec les victimes de traite des êtres humains afin qu’elles acceptent de collaborer à l’enquête contre les auteurs, a souligné mardi le Centre pour l’Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme (CECLR) lors de la présentation de son rapport annuel consacré au phénomène. Le Centre insiste sur l’importance du principe de non-sanction des victimes contraintes de commettre des infractions.

« Les victimes de traite sont régulièrement accusées d’infractions lorsqu’elles ont été forcées d’en commettre ou lorsqu’il s’agit d’une conséquence de leur situation d’exploitation », explique le directeur adjoint du CECLR, Patrick Charlier. Les situations les plus fréquentes sont l’utilisation de faux papiers, les infractions au droit social, le vol ou encore le trafic de stupéfiants. « Il faut offrir un espace de confiance aux victimes, qui bien souvent ont peur de faire une déposition », poursuit M. Charlier. « Les services de première ligne et magistrats n’ont pas encore suffisamment le réflexe d’examiner si l’auteur d’une infraction n’est pas lui-même victime de traite. » En outre, « la ligne de partage enter auteur et victime est parfois floue », souligne le directeur adjoint du Centre. Le principe de non-sanction peut être instrumentalisé et des victimes deviennent parfois à leur tour auteurs de faits de traite. Le CECLR propose dans son rapport quelques pistes pour changer la situation, parmi lesquelles la reprise du motif « victime de traite » dans la liste des motifs de classement sans suite ou encore une meilleure collaboration entre unités de police ainsi qu’entre magistrats. (Belga)

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