Centrafrique: l’escalade de la violence entrave le déploiement de l’aide humanitaire

(Belga) Les violences en Centrafrique, surtout dans le Nord du pays, « entravent le déploiement de l’aide humanitaire destinée à des populations qui souffrent déjà d’un manque criant d’assistance », indique vendredi Médecins Sans Frontières (MSF), dont plusieurs équipes ont récemment été victimes d’intrusions armées et de vols.

La présence de groupes armés en déroute et l’accroissement du chaos en Centrafrique, y compris dans la capitale Bangui, ont conduit à une escalade de l’insécurité qui expose les populations et les organisations humanitaires internationales à la violence. Que ce soit à proximité ou à l’intérieur des hôpitaux où elles travaillent, les équipes de MSF sont régulièrement confrontées à des incidents de sécurité violents. « Jusqu’à présent, cela n’a pas eu d’incidence sur les activités médicales ou leur déploiement. Mais, aujourd’hui, l’impunité des groupes armés et la spirale incontrôlable de la violence touchent la population et remet en cause le déploiement d’une aide humanitaire pourtant vitale », avertit MSF. Le week-end dernier, les équipes de l’organisation humanitaire ont notamment dû faire face à quatre incidents graves qui, à Kabo, ont contraint MSF à réduire ses activités médicales. « Le ciblage des organisations humanitaires internationales est inacceptable », s’indigne le chef de mission MSF en Centrafrique, Sylvain Groulx. « Alors que les besoins restent énormes, la réduction des activités médicales de MSF à Kabo a des conséquences désastreuses pour plus de 50.000 personnes vivant dans la région », poursuit-il. Près de 20% de la population centrafricaine est aujourd’hui déplacée par la violence et l’aide humanitaire apportée reste encore largement insuffisante. La Centrafrique s’est enfoncée dans un cycle infernal de tueries interreligieuses après des mois d’exactions contre les chrétiens, perpétrées en toute impunité par les combattants majoritairement musulmans de la Séléka qui avaient pris le pouvoir à Bangui en mars 2013.En réaction, des milices d’autodéfense anti-balaka, se sont formées. Très rapidement, elles ont attaqué sans distinction anciens rebelles et civils musulmans, à Bangui notamment, magré la présence des forces africaine Misca et française Sangaris. (Belga)

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