Brésil: le pape a préféré courir un risque pour rencontrer la foule

(Belga) Le pape François a expliqué lundi en revenant du Brésil qu’il avait choisi d' »étreindre » les gens dans la foule à Rio en renonçant à « la voiture blindée », un choix qu’il assumait même s’il pouvait toujours être la cible d’un « fou ».

« Il ne peut y avoir un blindage entre l’évêque et son peuple », a martelé le pape François lors d’une conférence de presse en se félicitant qu’il « n’y ait pas eu un seul incident lié à sa visite dans tout Rio de Janeiro ». « Je préfère prendre le risque de la folie » de quelqu’un, a-t-il dit, évoquant « les hypothèses de sécurité » des autorités brésiliennes. « Je suis fatigué, assez !  » a par ailleurs avoué le pape de 76 ans, qui a eu un programme sur les chapeaux de roue pendant six jours à Rio et Aparecida, mais a accepté de parler pendant une heure et quart avec les journalistes. « Je reviens le coeur allègre, la joie du peuple brésilien est contagieuse », et sa « bonté » se manifeste aussi « dans les souffrances », a-t-il remarqué, alors qu’il semblait plus détendu qu’au voyage aller. Quant à l’organisation de son programme par le Vatican et les autorités locales, il l’a complimentée avec humour: « Elle a été un ordinateur incarné ». Pourtant, divers couacs sont survenus au long de la visite. François avait été bloqué le premier soir dans sa petite Fia Idea par des fidèles enthousiastes au coeur de Rio, et son entourage avait pris peur. Par ailleurs, le pape a affirmé ne pas avoir senti de « résistance » face à sa volonté de réformer la Curie et a pris la défense de ses collaborateurs, tout en reconnaissant l’existence de « scandales ». « Les cardinaux que je connais ne vivent pas de manière riche et fastueuse. Ceux que je connais sont austères. Ils vivent dans de petits appartements. Ils travaillent beaucoup. Certains vont anonymement aider les pauvres dans leur temps libre », a-t-il plaidé. Interrogé sur le cas de Mgr Scarano, emprisonné pour corruption présumée dans des affaires financières, et sur les scandales en général, le pape argentin a répondu: « Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse ». Mais « il y en a quelques uns qui font scandale », a-t-il reconnu. A propos du scandale de fuites Vatileaks, sur lequel Benoît XVI lui avait remis un dossier confidentiel, il a affirmé ne pas avoir été « épouvanté » à sa lecture. (Belga)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire