Bigelow défend « Zero Dark Thirty », au centre d’une polémique sur la torture

(Belga) La réalisatrice américaine Kathryn Bigelow a défendu mercredi son film sur la traque d’Oussama Ben Laden, « Zero Dark Thirty », accusé par ses détracteurs de faire l’apologie de la torture.

Dans une tribune publiée dans le Los Angeles Times, la réalisatrice écrit que « les experts ne sont pas d’accord sur les faits et détails de la chasse (de Ben Laden menée) par les services de renseignement et le débat va sans aucun doute se poursuivre ». La cinéaste, dont le film « Démineurs » avait remporté six Oscars en 2010, est en lice cette année pour cinq Oscars avec « Zero Dark Thirty ». Selon les détracteurs du film, « Zero Dark Thirty » laisserait penser que seule la torture de prisonniers a permis de localiser Ben Laden. « Je pense qu’Oussama en Laden a été trouvé grâce à un ingénieux travail d’investigation », affirme Mme Bigelow. « Cependant, la torture, comme nous le savons tous, a été employée durant les premières années de la traque. Cela ne veut pas dire que cela a été la clé menant à Ben Laden. Cela veut dire que c’est une partie de l’histoire que nous ne pouvons pas ignorer ». Le film, sorti à Los Angeles et New York en décembre avant sa sortie nationale le week-end dernier, comporte plusieurs scènes de torture, notamment de simulation de noyade (« waterboarding »), et aborde le fait que la CIA a dû changer ses méthodes à l’arrivée au pouvoir du président Barack Obama. Le directeur de la CIA Michael Morell est l’un des détracteurs du film. Dans un communiqué, publié en décembre, il écrivait: « Le film crée la forte impression que les techniques d’interrogatoire renforcées, qui faisaient partie de notre ancien programme de détention et d’interrogation, ont été des éléments clé pour trouver Ben Laden. Cette impression est erronée ». (COC)

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