Belgocontrol au gouvernement: sans refinancement, faillite assurée en 2014

(Belga) Faute de refinancement structurel, Belgocontrol « ne pourra plus assurer son financement dès 2014 ». Dans une lettre adressée au gouvernement, les dirigeants du gestionnaire du trafic aérien belge tirent la sonnette d’alarme.

Dans cette lettre datée du 7 mai, dont l’agence Belga a obtenu une copie, l’administrateur-délégué, Jean-Claude Tintin, et le président du Conseil d’administration, Charles-Louis d’Arenberg, reviennent sur les finances désastreuses de Belgocontrol. Après une perte de 13 millions d’euros en 2012, l’entreprise publique autonome est proche du point de rupture. Elle espère obtenir des banques un crédit de caisse de cinq millions d’euros pour couvrir ses besoins de trésorerie au troisième trimestre 2013 et « sauf détérioration supplémentaire du trafic aérien ou événement exceptionnel » devrait pouvoir se couvrir jusqu’à la fin de l’année. Par contre « à défaut d’une solution structurelle à nos besoins de financement décidée par le gouvernement et vu l’impossibilité dans laquelle se trouve l’entreprise de pouvoir être rémunérée pour l’ensemble des services prestés obligataires, Belgocontrol ne pourra plus assurer son financement dès janvier 2014 ». Les deux dirigeants demandent des mesures urgentes et suggèrent, à titre conservatoire, qu’une allocation de fonctionnement de 25 millions d’euros soit prévue au budget de l’an prochain. A défaut, une garantie de l’Etat permettrait peut-être d’obtenir un financement privé. Les problèmes budgétaires de Belgocontrol sont connus de longue date. Ils sont liés notamment aux règles européennes garantissant la gratuité du contrôle aérien pour les vols officiels, nombreux à transiter par Bruxelles. Les redevances versées par l’aéroport de Bruxelles-Zaventem sont aussi sous tension en raison de la décision du gouvernement de ne plus les indexer après 2001. Le financement est enfin au centre d’une querelle communautaire sur fond de concurrence entre aéroports. Au nord du pays, certains estiment que les aéroports wallons (Liège et Charleroi) paient trop peu de redevances par rapport à Zaventem. La répartition des charges a été définie dans un accord de coopération en 1989, mais les négociations pour le réviser n’ont pas abouti. (Belga)

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