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Zaventem et Charleroi impactés par l’action des contrôleurs aériens, Brussels Airport à nouveau accessible

L’aéroport de Zaventem ainsi que celui de Charleroi étaient impactés mardi après-midi par l’action des contrôleurs aériens de Belgocontrol, ont annoncé les services communication des deux aéroports. Belgocontrol tente de son côté de trouver des solutions opérationnelles.

Brussels airport autorisait encore les avions à atterrir vers 17h00 mais refusait aux engins de décoller, a précisé la porte-parole de l’aéroport. Entre-temps, tout le trafic aérien est à l’arrêt à l’aéroport national, peut-on lire sur son site internet.

Même topo pour Charleroi: « pour l’instant, seuls les atterrissages sont encore possibles mais à partir de maintenant (17h10, ndlr), les décollages ne sont plus autorisés. La situation est constamment évaluée », a expliqué le porte-parole de l’aéroport de Charleroi, Vincent Grassa.

L’aéroport de Liège n’est toutefois pas touché l’action.

Quinze vols supplémentaires programmés à Brussels Airport

Quinze vols supplémentaires, à destination ou en partance de Brussels airport, ont été programmés de 22h15 à 02h00, a indiqué mardi soir le porte-parole de Belgocontrol. Mardi vers 18h00, il avait été annoncé que 30 vols seraient programmés à Brussels airport jusque mardi soir à 22h15. Il n’y a encore aucune certitude pour mercredi.

L’aéroport est resté fermé un temps mardi après-midi, jusque 17h45, sans aucun mouvement (atterrissage ou décollage, NDLR), en raison des actions de grève menées par les contrôleurs aériens de Belgocontrol. Ensuite, 15 vols ont atterri ou décollé entre 17h45 et 19h45 et quinze autres entre 20h30 et 22h15.

Le porte-parole de Belgocontrol Dominique Dehaene ne pouvait pas préciser mardi soir comment le trafic aérien allait s’effectuer mercredi. « Toute précision sur le nombre de personnes qui pourront être transportées est attendue par tranche horaire. Nous verrons alors ce qu’on peut faire. »

Durant la nuit, les vols cargo seront normalement effectués à Brussels airport et les vols passagers reprendront à 06h00 mercredi matin.

Au total, une centaine de vols ont été annulés mardi et sept ont été déviés vers l’étranger, notamment vers Düsseldorf et Lille, a précisé Brussels airport mardi soir. Durant la journée, un total de 420 vols entrants et sortants étaient initialement programmés.

Les accès à Brussels Airport rouverts

Par ailleurs, le périmètre de sécurité autour de l’aéroport de Zaventem est levé. Toutes les voies d’accès sont à nouveau ouvertes au trafic, annonce mardi Brussels Airport sur le réseau social Twitter.

Les accès à l’aéroport de Bruxelles ont été bloqués environ trois heures, après que la police a arrêté un véhicule suspect sur base de sa plaque d’immatriculation.

Le véhicule avait une plaque d’immatriculation volée, selon le responsable de la police fédérale, Peter Dewaele. « Cette plaque couplée au mauvais état de la voiture a éveillé la vigilance de la police, qui n’a pas souhaité prendre de risques », explique-t-il.

Le service de déminage SEDEE est alors intervenu, mais n’a détecté aucun explosif, toujours selon Peter Dewaele. L’accès à l’aéroport a été bloqué durant une longue durée parce que le SEDEE a exigé qu’un périmètre de sécurité de 150 mètres soit dégagé autour du véhicule suspect avant d’intervenir.

Jacqueline Galant appelle à reprendre le dialogue

La ministre de la Mobilité Jacqueline Galant a appelé mardi soir les contrôleurs aériens à renouer le dialogue et à éviter la paralysie des activités.

« Je souhaite que le dialogue reprenne entre toutes les parties. Il faut, dans l’intérêt de tous, permettre aux aéroports de rester opérationnels », a-t-elle indiqué dans un bref communiqué.

La guilde des contrôleurs aériens se défend d’avoir appelé à des actions

La Guilde belge des contrôleurs aériens (BGATC) nie formellement avoir appelé à la moindre action, a-t-elle fait savoir mardi. Selon Belgocontrol, l’organisme en charge de la sécurité aérienne, les perturbations vécues mardi aux aéroports de Zaventem et de Charleroi découlent toutefois d’un appel de la Guilde à mener des actions.

Selon Belgocontrol, la Guilde belge des contrôleurs aériens (BGATC) a demandé à ses membres de se porter pâles dans la foulée de la conclusion d’un projet d’accord social. « Ils se déclarent inaptes à faire leur travail. C’est une action qui était déjà en cours depuis un certain temps mais maintenant qu’un accord social a été conclu, ils intensifient les actions », a expliqué Dominique Dehaene, porte-parole de Belgocontrol.

L’accord trouvé mardi porte principalement sur le règlement de la disponibilité. L’âge minimal auquel les contrôleurs aériens sont mis en disponibilité sera systématiquement porté à 58 ans.

Mais du côté de la BGATC, on nie formellement cette version des faits. « La Guilde n’a jamais appelé à se porter malade, à ne pas se présenter ou que sais-je encore. Et sûrement pas aujourd’hui, étant donné les attentats du 22 mars », déclare Maryse Meulemans, présidente de la Guilde.

Maryse Meulemans n’est pas en mesure de dire comment le débrayage a éclaté mais souligne que le projet d’accord social dégagé mardi n’a été approuvé que par le seul syndicat socialiste. « L’accord n’est pas du tout soutenu par le personnel », estime-t-elle encore.

La présidente de la Guilde rappelle encore que jusqu’à présent, la seule action menée au sein de Belgocontrol l’a été à l’initiative des syndicats et non de son organisation.

Ces actions, en vigueur depuis la mi-férvier, voyaient les contrôleurs aériens refuser de participer à des formations, ce qui a rendu impossible la mise en oeuvre de nouvelles routes aériennes.

« Inacceptable »

Belgocontrol est parvenu à un accord en commission paritaire dans le conflit social qui était en cours depuis la mi-mars mais « cet accord ne satisfait pas la Guilde des contrôleurs aériens », a souligné Belgocontrol dans un communiqué.

« On évalue actuellement l’impact des actions et la direction cherche des solutions opérationnelles », a assuré la société en charge de la sécurité du trafic aérien en Belgique, qui n’exclut pas une fermeture totale du trafic aérien. Peu après 17h00, le porte-parole de Belgocontrol ne pouvait donner davantage d’informations sur les suites des actions.

L’organisation patronale flamande Voka a qualifié mardi de « totalement irresponsable » les actions organisées par des contrôleurs aériens entraînant d’importantes perturbations aux aéroports de Zaventem et de Charleroi. « On joue avec l’image du pays, pour les intérêts particuliers d’un groupe limité », a réagi le patron du Voka, Hans Maertens, estimant, en substance, que cette atteinte à la réputation est du pain béni « pour Erdogan et Trump. »

Le président turc et le candidat républicain à la présidentielle américaine ont récemment persiflé à l’encontre de Bruxelles.

Le Voka parle encore de « comportement incivique » de la part des grévistes, « au détriment de l’intérêt public », et demande au gouvernement fédéral en général et à la ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant, en particulier, d’intervenir.

De son côté, l’association Airlines for Europe (A4E), qui regroupe des compagnies aériennes comme Air France KLM, easyJet, Lufthansa Group ou Ryanair, a déploré un mouvement qui touche des milliers de passagers. A4E condamne « fermement » cette grève qui arrive au pire moment, selon l’association.

L’association des compagnies aériennes européennes (AEA) a pour sa part fermement condamné les actions de grève « sauvages ». « C’est incroyable », a estimé son CEO, Athar Husain Khan.

« Un aéroport qui se remet doucement des attentats terroristes du 22 mars et qui est toujours occupé à gérer les problèmes de capacité et les désagréments pour les passagers, est maintenant pris en otage par le syndicat des contrôleurs aériens belges. Nous n’arrivons pas du tout à comprendre cela. Les passagers, les personnes en transit et les compagnies aériennes sont une fois de plus victimes d’un agenda social. C’est déjà la troisième grève ATC en Europe en une semaine, après celles de France et de Grèce. C’est totalement inacceptable. »

Selon Eurocontrol, le terminal de Bruxelles n’acceptera pas de trafic aérien jusqu’à tard mardi soir, a ajouté l’AEA.

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