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Yves Leterme : Bye bye Belgium

Yves Leterme quitte la scène politique belge pour devenir secrétaire général adjoint à l’OCDE… dès qu’il y aura un gouvernement. Mais quoi qu’il arrive, il prendra ses fonctions au plus tard le 31 décembre 2011.

Yves Leterme devrait être officiellement désigné secrétaire-général adjoint de l’OCDE vendredi. Il y supervisera le portefeuille des affaires sociales et de la gouvernance qui recouvre la stratégie relative aux compétences, l’éducation, le travail et l’emploi, la santé, les petites et moyennes entreprises et le développement territorial. Le secrétaire-général de l’OCDE Angel Gurria précise que la date de son entrée en fonction « sera déterminée en rapport avec ses responsabilités actuelles en Belgique et pas plus tard que le 31 décembre 2011« .

En devenant secrétaire-général adjoint de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), le Premier ministre Yves Leterme met sa carrière politique entre parenthèses sans pour autant quitter définitivement la politique. « Il ne s’agit que d’un mandat de 2 ans. Après ces deux ans, il existe la possibilité qu’il retourne à la politique belge » selon son porte-parole.

Avant de quitter Bruxelles pour Paris, Leterme devra sans doute encore mener à bien la confection du budget 2012.

Un gouvernement en affaires courantes avec un nouveau 1er ministre ? Malgré une sévère défaite électorale de son parti, il est toujours premier ministre suite aux méandres de négociations interminables. Tant que ces dernières n’aboutissent pas, il reste premier ministre. Mais après le 31 décembre, Leterme s’en ira quoiqu’il arrive pour l’OCDE. Et de préférence avec un peu d’avance. S’il n’y a toujours pas de gouvernement de plein exercice d’ici là que se passe-t-il ?

Un des vices-premiers du gouvernement des affaires courantes pourrait alors prendre le relais. Didier Reynders, Laurette Onkelinx ou Steven Vanackere pourrait à ce moment rentrer en piste. Mais aucun constitutionnaliste n’ose venir avec des certitudes. Il est vrai qu’on atteindrait alors un niveau de surréalisme que même en Belgique on aurait du mal à supporter. Le constitutionnaliste de l’Université de Liège (ULg) Christian Behrendt est d’avis que le départ d’Yves Leterme entraîne « en théorie pure« , son remplacement par un Premier ministre de plein exercice à la tête d’une nouvelle équipe censée demander la confiance à la Chambre. Mais comme ce cas de figure n’est jamais arrivé depuis 1831, cela reste très flou.

Pas une surprise, mais tout de même…

Avant d’être premier ministre Yves Leterme a occupé les fonctions de ministre-président du gouvernement flamand (2004) et président du CD&V (2003). Il a également travaillé comme fonctionnaire au parlement européen et a été auditeur à la Cour des comptes. Si son départ n’était pas une surprise, peu s’attendait à ce que ce soit aussi rapide.

Le CD&V, qui perd l’une des ses têtes de proues électorales a réagi mardi soir en se disant particulièrement fier. Il s’agit dit le parti « d’une reconnaissance de la politique anti-crise efficace qu’il a menée à la tête du gouvernement fédéral et de la manière dont il a conduit la présidence belge de l’Union européenne« . En attendant, le parti perd l’homme aux 800.000 voix.

Le formateur Elio Di Rupo a félicité mardi soir Yves Leterme pour sa probable désignation comme secrétaire général adjoint de l’OCDE. « La Belgique continuera à être gérée sérieusement« , dit le formateur dans un communiqué. Il ajoute qu’il tient à remercier M. Leterme « pour le travail qu’il a effectué au sein du gouvernement dans une période particulièrement difficile« .

On murmure pourtant dans les cercles diplomatiques que cette fonction n’aurait qu’un poids limité au niveau international.

Il assumera ses responsabilités jusqu’au bout

Le vice-premier ministre MR Didier Reynders a dit qu’il était convaincu que le premier ministre Yves Leterme assumera ses responsabilités jusqu’au bout. Pour lui, son départ n’est pas vraiment une surprise. Il était clair depuis quelques temps déjà qu’il avait des ambitions internationales, souligne-t-il.

Par ailleurs, Didier Reynders a refusé de répondre aux questions relatives au fait qu’il pourrait devenir premier ministre après le départ d’Yves Leterme. Protocolairement, Didier Reynders est en effet premier vice-premier ministre. La question ne se posera de toute façon que l’année prochaine, dit Didier Reynders.

LeVif.be avec Belga

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