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Willy Borsus : « Oui, l’olivier a échoué »

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Après son coming-out luxembourgeois, Willy Borsus (MR) plaide pour un changement radical au gouvernement wallon. Et critique le bilan de la majorité PS-CDH-Ecolo.

Il a bluffé son monde le 19 décembre dernier. Willy Borsus, président de la fédération du MR en province de Namur, s’en ira briguer des voix dans l’arrondissement d’Arlon-Marche-Bastogne pour les élections régionales. Point par point, le chef de groupe des libéraux au parlement wallon fustige les errements de l’olivier, quitte à se mettre à dos les partenaires potentiels de coalition. Extraits.

Le Vif/L’Express : Vous êtes logiquement ministrable au MR. Et candidat ministre ?

Willy Borsus : Personne ne l’est. Mais, bien évidemment, je suis disponible pour cette mission. Un changement est absolument indispensable. Je n’ai pas envie que notre région soit présentée, pour des mois encore, comme à la traîne, incapable de saisir les opportunités…

Où le gouvernement wallon a-t-il échoué ?

J’ai relevé neuf points qui attestent, très clairement, des échecs de l’olivier. Un : on se retrouve avec une dette de 11,2 milliards d’euros. C’est une hypothèque terrible pour l’avenir de la Wallonie. Deux : l’emploi. Il y a 265 000 demandeurs d’emploi inoccupés. Dans certaines régions, c’est un jeune sur trois, parfois un sur deux. Trois : le dossier de l’énergie. Le prix de l’énergie a explosé en Wallonie et l’on ignore toujours comment gérer la dette des certificats verts. Quatre : la facilité taxatoire. Le dernier exemple en date, c’est l’augmentation des droits d’enregistrement. Dix mille ménages vont payer entre 2 000 et 3 000 euros en plus lors de l’achat de leur maison.

Ce point a fait l’objet d’un vif débat le 20 décembre dernier au parlement wallon…

Effectivement. Le gouvernement a prévu 26 millions de recettes sur base annuelle. Le cinquième élément, c’est la gestion du vieillissement de la population et de l’évolution démographique. On se retrouve face à une échéance extraordinaire qu’il faut anticiper. Six : la réforme des structures. Une des caractéristiques de la Wallonie, c’est ce foisonnement de sociétés de droit public, régionales, para-régionales… Depuis le début de la législature, on n’en a pas supprimé une seule. Il y avait là un espace d’économie et d’efficacité à gagner. Sept : la gouvernance publique. Je parle notamment des grèves sauvages, du service garanti et continu dans les TEC. Le dossier n’a pas avancé d’un pouce, bien au contraire. Huit : le parcours d’intégration. La ministre de l’Action sociale prépare un parcours d’intégration « Canada Dry », qui n’aura rien d’obligatoire, si ce n’est de se présenter à la première séance d’accueil. Quand on voit la montée du radicalisme dans les villes, l’absence d’un parcours obligatoire est un échec lourd du gouvernement. Et le neuvième élément, c’est d’avoir dépensé large et vilain pour des études, des campagnes de communication, des logos… Les gens attendent du concret, et non l’emballage. Voilà les grandes lignes de mon analyse qui permettent d’affirmer qu’effectivement, l’olivier wallon a échoué.

Ces derniers mois, le MR apparaît comme une formation dispersée. On le perçoit à travers la sortie de Jean-Luc Crucke évoquant une alliance potentielle avec la N-VA, dans l’affaire Tecteo… Mais aussi au sein même du parti, où se joue une guerre des clans.

Je vais répondre point par point. Un : il n’y a en aucune manière connivence, stratégie d’alliance ou accointance avec la N-VA. Le MR a été on ne peut plus clair et unanime à ce sujet. Jean-Luc a eu une expression inadéquate à un moment donné, il l’a retirée. Deux : concernant Tecteo, le positionnement fort du MR a, au contraire, permis de faire évoluer le dossier, puisque l’on a entamé aujourd’hui une vaste réflexion quant à l’organisation des intercommunales. Trois : pour arpenter tous les jours le parti et ses sections, je peux vous dire que le climat y est, me semble-t-il, tout à fait bon. Bon à un point tel qu’une personnalité importante comme Damien Thiéry (NDLR, bourgmestre FDF non nommé de Linkebeek) a décidé de nous rejoindre.

Christophe Leroy

Lire l’intégralité de l’entretien de Willy Borsus par Christophe Leroy dans Le Vif/L’Expres de cette semaine.

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