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Wesphael reste en détention : « Le parlement a pris la meilleure décision »

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Les parlementaires wallons ont massivement approuvé le rapport de la commission des poursuites (61 voix pour, 2 contre, 2 abstentions), estimant qu’il n’était pas justifié de contester la procédure judiciaire enclenchée contre Bernard Wesphael. « Une remise en liberté précipitée aurait été un très mauvais signal. »

Le parlement wallon a annoncé, par la voix de son président, que la justice avait requis le flagrant délit contre Bernard Wesphael sans une quelconque intention de nuire au travail parlementaire. « Nous n’avions pas à nous prononcer sur le fond du dossier » rappelle Patrick Dupriez. Dans la foulée, il conteste par ailleurs les propos de l’avocat de Bernard Wesphael, Me Jean-Philippe Mayence, qui estimait que les députés se tiraient une « balle dans le pied » vis-à-vis de leur immunité parlementaire. « Je pense, au contraire, qu’une remise en liberté précipitée de M. Wesphael aurait été un très mauvais signal », souligne le président de l’assemblée.

Claude Eerdekens, membre de la commission des poursuites du parlement wallon, le rejoint sur ce point. « Contrairement à ce que pense certains constitutionnalistes, je suis persuadé que nous avons sauvé l’immunité parlementaire, puisqu’elle vise à assurer le bon déroulement du travail de l’assemblée. Personne n’est au-dessus des lois. »

Dans la matinée, la commission des poursuites avait recommandé à l’unanimité de laisser la justice suivre son cours. Chaque député était appelé à voter en toute confidentialité, sans que la répartition des résultats n’apparaisse sur l’écran électronique. « Je peux comprendre que certains députés, ne disposant pas de toutes les conclusions de notre commission, ont préféré à titre personnel voter contre ou s’abstenir, poursuit Claude Eerdekens. Pour le surplus, je pense que le parlement a pris la meilleure décision qui soit. Cette affaire est maintenant derrière nous. »

La lettre de Paul Lannoye : « une méconnaissance du dossier »

Plus tôt dans la journée, le père fondateur d’Ecolo et ami de Bernard Wesphael, Paul Lannoye, avait écrit aux présidents du parlement wallon et du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour critiquer la « dérive dangereuse » liée à l’immobilisme des deux assemblées.

« La lettre de Paul est un cri du coeur », répond Patrick Dupriez. « Elle reflète, je pense, une méconnaissance du dossier et des mécanismes juridiques très complexes derrière cette notion d’immunité parlementaire. Nous avons consulté de nombreux experts avant de nous prononcer. »

Jeudi, la commission des poursuites de la Fédération Wallonie-Bruxelles se penchera à son tour sur le dossier. Il est toutefois peu probable que ses conclusions diffèrent du verdict du parlement wallon.

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