Wallonie : les ménages les plus pauvres utilisent plus d’énergie

Les ménages pauvres affichent une consommation énergétique plus importante que les autres en Wallonie, ressort-il d’une enquête sur les consommations résidentielles en eau et en énergie menée conjointement par le CEHD (Centre d’Etudes en Habitat durable) et AQUAWAL, la Fédération du secteur de l’eau en Wallonie, en 2015.

En un an, un ménage wallon consomme en moyenne 22.152 kWh, dont 34% correspondent à la consommation de mazout et 30% à celle de gaz naturel. Les Wallons consacrent en moyenne 8,5% de leurs revenus aux dépenses d’énergie et le taux d’effort énergétique (rapport entre le montant consacré à la facture énergétique et le revenu total du ménage) diminue avec l’augmentation du revenu du ménage, allant de 13,0% pour les ménages les plus pauvres à seulement 4,7% pour les ménages les plus riches.

Il apparaît que le taux d’effort énergétique le plus élevé de Wallonie se trouve dans les arrondissements de Charleroi et de Thuin. Selon l’enquête, le pourcentage moyen de ménages en précarité énergétique -ceux qui consacrent plus de 10% de leurs revenus au paiement de leur facture énergétique- est de 26,7%, un pourcentage plus important pour les ménages les plus pauvres où la précarité touche 58,2% d’entre eux et il diminue jusqu’à 3,7% chez les ménages les plus riches.

Quant à la consommation d’eau moyenne, elle était, en 2014, de 69 m³ par an et par ménage ou 91,4 litres par jour et par habitant, un chiffre qui s’élevait en 2009 à 93,6 litres, une diminution à attribuer à l’évolution technologique des équipements consommateurs d’eau, selon cette enquête. La facture d’eau représente en moyenne 1,3% des revenus d’un ménage.

La surconsommation des ménages dits « en précarité énergétique » est imputable soit à des comportements de gaspillage, soit à des fuites cachées dans le logement ou encore à l’impossibilité de disposer de ressources alternatives telles que l’eau de pluie. Le Hainaut-centre et oriental ainsi que le sud namurois sont plus impactés que le reste de la Wallonie. Au contraire, le Brabant wallon et le Hainaut occidental sont moins touchés par le phénomène de la précarité hydrique, le Brabant wallon du fait de revenus plus élevés, et le Hainaut occidental en raison de consommations d’eau plus faibles.

Enfin, l’enquête aborde la performance énergétique des bâtiments (PEB) pour constater qu’au moins un tiers des ménages qui occupent des logements avec des labels médiocres de performance énergétique (les labels F et G) sont en précarité énergétique. Cette enquête a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif sur les plans géographique, démographique et résidentiel de 2.119 ménages wallons par courrier ou via Internet entre avril et mai 2015. Les analyses se sont terminées en décembre dernier.

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