Olivier Chastel (MR) et Benoit Lutgen (CDH) © Belga

Wallonie: la majorité étroite joue-t-elle déjà des tours au MR et au CDH?

Deux députées enceintes mettent la pression sur la probable nouvelle majorité du gouvernement wallon.

Ce mardi, le MR et le cdH poursuivent les négociations au sujet de la formation d’un nouveau gouvernement wallon. Il est possible qu’ils présentent un nouvel accord de gouvernement ce mercredi.

Le week-end dernier, on a appris que les discussions entre le cdH et le MR étaient « à un stade avancé », mais que l’accord devait encore être finalisé. Il faut également un peu de temps pour proposer l’accord aux bureaux de parti, distribuer les postes de ministres et mobiliser les députés.

Majorité étriquée

Cette mobilisation sera nécessaire, car le tandem MR-CDH ne dispose que d’une majorité étriquée de 38 sièges, la plus petite marge possible sur un total de 75 sièges. Il se pourrait que cette marge limitée soit étendue à l’indépendant André-Pierre Puget (JEXISTE). Ensemble, le PS, Ecolo et le PTB totalisent 36 sièges.

Palpitant

La situation devient d’autant plus palpitante que deux parlementaires de la nouvelle majorité, Mathilde Vandorpe du cdH et Jacqueline Galant du MR, sont sur le point d’accoucher, ce qui entraîne des conséquences pour la motion de méfiance constructive contre le gouvernement actuel de Magnette.

Selon le cdH, il n’y aurait pas de problème pour Vandorpe, parce qu’elle siège comme suppléante et qu’en cas de nécessité elle pourrait être remplacée par un autre suppléant, mais cette affirmation est contredite par plusieurs analystes.

Les députés ne peuvent ni se faire remplacer, ni donner de procuration, ni voter à distance. Il y a quelques semaines Nawal Ben Hamou (PS) a été appelée à la Chambre pour voter contre la révision de l’article 12 de la Constitution le jour où elle aurait dû accoucher. « N’importe quel employeur qui oserait faire cela, risque une condamnation correctionnelle, et à juste titre », déclare le député Hendrik Vuye à ce sujet à nos confrères de Knack.

« Nous avons tenu compte d’une absence éventuelle de Galant », dit-on au MR.

Entre le dépôt d’une motion de méfiance et son vote, il faut minimum 48 heures. Un ou deux bébés pourraient donc sérieusement compliquer la situation.

Par conséquent, il est fort probable que le MR et le cdH attendent d’être sûrs de pouvoir mobiliser suffisamment de troupes pour déposer une motion. Il se peut aussi que certaines personnes doivent revenir de vacances.

L’autre risque d’une majorité aussi étroite c’est que les députés récalcitrants posent problème: si l’un des parlementaires quitte le parti pour siéger en tant qu’indépendant, le gouvernement perd sa majorité. Il en va de même si quelqu’un s’absente durant une longue période pour raisons médicales.

Composition

Entre-temps, on spécule beaucoup sur la composition du nouveau gouvernement wallon. En tant que plus grand parti, le MR peut fournir le ministre-président. Parmi les noms qui circulent, il y a ceux du président Olivier Chastel ou du ministre fédéral Willy Borsus. Les noms du chef du groupe du MR Pierre-Yves Jeholet,, du député MR Jean-Luc Crucke et de l’actuel ministre cdH du gouvernement de la communauté française Alda Greoli circulent également.

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