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Wallonie-Bruxelles : simple nom ou… provocation ?

Pour le ministre-président flamand, rebaptiser la Communauté française en Fédération Wallonie-Bruxelles est une simple opération de changement de nom. Pour le député N-VA Ben Weyts, il s’agit d’une « grave provocation francophone ».

Rebaptiser la Communauté française en Fédération Wallonie-Bruxelles consiste en un « simple changement de nom auquel le parlement de la Communauté française peut décider de procéder », a réagi lundi le ministre-président flamand Kris Peeters à l’annonce de la décision.

Pour le député N-VA Ben Weyts, il s’agit à l’inverse « d’une très grave provocation » de la part des francophones. La formation nationaliste flamande ne veut pas entendre parler de cette « décision francophone unilatérale », prise sans demander l’avis des partis flamands ni des néerlandophones de la capitale.

Selon Ben Weyts qui s’exprimait lundi soir au nom de son parti, la N-VA « ne tombera pas dans le piège ». D’après le député nationaliste flamand, les francophones se sentent les maîtres à Bruxelles, mais c’est aux Flamands qu’il est demandé de payer pour refinancer Bruxelles.

Ben Weyts a également considéré que c’était une étrange manière d’agir lorsqu’on veut « convaincre les flamands à la table des négociations. A moins, bien sûr, que cela ne soit pas ou plus le cas ».

Répétant la qualification de « très grave provocation, combinée au fait que certains francophones exigent en plus une part du territoire flamand autour de Bruxelles », Ben Weyts a estimé clair que le ministre-président flamand « a eu grandement raison » dans les propos qu’il a tenus samedi dans La Libre Belgique , en disant que Bruxelles ne pouvait être reconnue comme une Région à part entière.

Séparatisme au 3e degré dit Brigitte Grouwels Pour la ministre bruxelloise CD&V Brigitte Grouwels, la transformation de la Communauté française en Fédération Wallonie-Bruxelles est un acte qui s’apparente à du « séparatisme au troisième degré ».

Dans un communiqué diffusé mardi matin, la ministre souligne notamment que cette transformation n’a aucune valeur d’un point de vue constitutionnel. Pour elle, par leur attitude, les partis francophones disent clairement que pour eux la Constitution « n’est qu’un petit bout de papier ».

« Les partis francophones sont déjà dans le Nirvana post-Belgique où Bruxelles et la Wallonie forment une fédération propre », dit notamment Mme Grouwels.

Elle ajoute encore que les quatre partis francophones se comportent comme s’ils représentaient la Région de Bruxelles-capitale. « Les flamands de Bruxelles n’existent plus pour les ministres bruxellois francophones qui étaient lundi à Namur », dit-elle.

La ministre souligne que la Communauté française a été enterrée mardi lors de la création d’une fédération regroupant deux régions distinctes. Elle en déduit qu’on a ainsi « gommé » le rôle de capitale de Bruxelles et que les francophones de la capitale devront donc assumer seuls le financement des compétences communautaires.

Elle conclut en rappelant que pour le CD&V le statut de la Région de Bruxelles-capitale doit rester celui qui est le sien depuis sa création en 1989.

L’Open-VLD modère

Le ministre bruxellois Open Vld du Budget Jean-Luc Vanraes a lancé un appel au calme après les réactions suscitées par la transformation de la Communauté française en Fédération Wallonie-Bruxelles. « Arrêtons la musculation », dit-il.

« Wallo-Brux’ existe comme nom informel depuis des années et maintenant certains en feraient une excuse pour ne pas s’asseoir à la négociation? », s’interroge pour sa part sur twitter le chef de groupe Open Vld au parlement flamand, Sven Gatz.

« Sur le plan communautaire, nous n’avons pas besoin de musculation dont Bruxelles est l’objet », dit M. Vanraes. Pour lui, le pays a besoin d’un gouvernement.

Il met en garde contre la possibilité « d’importer les problèmes communautaires au sein du gouvernement bruxellois à travers des déclarations d’hommes et femmes politiques flamands et wallons sur le statut de Bruxelles ».

« Il faut une solution pour Bruxelles-Hal-Vilvorde mais il vaut mieux que la discussion à ce propos se déroule en dehors de la Région bruxelloise. Je crains que le bon fonctionnement du gouvernement bruxellois soit sinon mis en danger », note le ministre. Celui-ci insiste sur l’importance d’un refinancement de Bruxelles et rappelle que Bruxelles constitue une importante plus-value sur le plan socio-économique tant pour la Flandre que pour la Wallonie et la Belgique dans son ensemble.

Le Vif.be, avec Belga

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