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« Vouloir à tout prix l’équilibre budgétaire en 2018 serait idiot »

Il serait « idiot » de vouloir à tout prix atteindre l’équilibre budgétaire en 2018, a affirmé jeudi le Premier ministre Charles Michel, après un entretien avec la commissaire européenne Marianne Thyssen dans le cadre du semestre européen, le cycle annuel de surveillance budgétaire et socio-économique de l’UE.

Le conseil des ministres restreint (« kern ») a opté mercredi pour une trajectoire budgétaire visant l’équilibre structurel en 2019 au lieu de 2018, se référant à une suggestion en ce sens du Conseil supérieur des Finances. La trajectoire adoptée prévoit une amélioration du solde structurel de 0,6% en 2018 et de 0,3% en 2019 pour atteindre l’équilibre. « Atteindre l’équilibre en 2018 serait possible, mais contreproductif », a commenté M. Michel. « Nous allons dans la bonne direction et nous ne prendrons pas de décisions idiotes », a-t-il martelé, avant de se déclarer « optimiste » quant à la poursuite des réformes par son gouvernement.

Le Premier ministre s’est dit « convaincu que tout le monde était de bonne volonté et conscient de ce qui compte » au sein de sa coalition, alors que le CD&V et la N-VA se sont accrochés à plusieurs reprises au cours des dernières semaines. Les présidents de ces deux partis ont toutefois affirmé mercredi vouloir enterrer la hache de guerre et collaborer efficacement.

« Avec cette équipe, nous avons montré que nous sommes capables de prendre des décisions structurelles. Je veux prouver que les années 2017 et 2018 seront utiles pour engranger de nouveaux progrès », a déclaré M. Michel.

Interrogée sur le report de l’équilibre budgétaire, la commissaire Thyssen a rappelé que « le cadre de la Commission donne aux Etats membres la possibilité de décider des mesures qu’ils jugent les plus à propos » pour atteindre les objectifs européens. La Commission n’a jamais exigé que l’équilibre soit atteint en 2018, a-t-elle ajouté.

Mme Thyssen s’est en outre montrée positive concernant les réformes structurelles déjà menées par le gouvernement Michel, en évoquant « des progrès substantiels en matière de compétitivité en Belgique, grâce aux efforts des différents gouvernements et des partenaires sociaux ».

Elle a par ailleurs indiqué que le niveau important de la dette belge était toujours tenu à l’oeil par la Commission et qu’il convenait que le gouvernement prenne garde à respecter scrupuleusement les règles en matière de déficit. L’exécutif européen tient en effet compte, pour son analyse de la réduction de la dette, de l’amélioration du déficit budgétaire structurel (sans les effets conjoncturels et les mesures ‘one shot’), qui doit être d’au moins 0,6 point de pourcentage par an en moyenne.

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