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Vote électronique : Furlan renvoie la Wallonie au 19e siècle, accuse le MR

Les oreilles du ministre wallon des Affaires intérieures, Paul Furlan, ont sifflé mardi en Commission du parlement à propos de la décision du gouvernement de renoncer au vote électronique pour les élections communales et provinciales de 2012. Selon le MR, le ministre a renvoyé la Wallonie au 19e siècle, elle qui est pourtant si prompte à communiquer sur les entreprises de pointe qu’elle accueille.

La Déclaration de politique régionale préconise de mettre fin à l’expérimentation actuelle du vote électronique et charge le ministre d’expérimenter les solutions de rechange électroniques qui permettent de conserver les bulletins de vote. Le 23 septembre 2010, le gouvernement a approuvé un cahier des charges portant sur cette expérimentation lors des élections d’octobre 2012. Le ministre a reçu cinq offres ouvrant au gouvernement le choix suivant: le vote électronique accompagné de l’impression d’un ticket permettant à l’électeur de vérifier son vote et le stylo intelligent qui traduit électroniquement le vote exprimé sur un bulletin papier.

Trop cher le vote électronique ?

M. Furlan inclinait en faveur de la deuxième formule en raison de son coût: 2,5 euros par bulletin si le système est généralisé à toutes les communes contre 4,5 pour la première et 1,35 pour le vote papier traditionnel. Le lancement d’un projet pilote, sur un nombre réduit de communes, aurait coûté 3 millions d’euros.

« Nous sommes dans une situation de crise qui ne me permettait pas, moralement et économiquement, de revendiquer trois millions d’euros au budget », a souligné M. Furlan.

Le gouvernement a donc décidé de suspendre l’attribution du marché et de revenir au vote papier dans les 39 communes qui utilisent, parfois depuis 20 ans, le système électronique. Si elles le souhaitent, ces communes pourront toutefois « upgrader » le matériel actuel mais à leurs frais. De son côté, le gouvernement entend rencontrer le fédéral et les autres Régions pour envisager un test commun du stylo électronique lors du scrutin de 2014.

L’argument financier n’a pas convaincu l’opposition

« Quand je vois que l’on peut trouver 100.000 euros pour la Semaine de la frite, il me semble que l’on peut trouver quelques euros pour la démocratie en Wallonie », a répondu Jean-Luc Crucke.

Sur le fond, le signal est désastreux, estiment les Réformateurs. « Où est le progrès, où est la Wallonie du 21e siècle? La DPR remonte à 2009 et nous sommes en 2011. Vous avez perdu beaucoup de temps. Je déplore l’attitude du gouvernement dans ce dossier », a lancé Chantal Bertouille.

« C’est De Wever qui a raison: on est au 19e siècle, pas au 21e », a renchéri Jean-Luc Crucke en faisant remarquer que pour certains jeunes électeurs, cela signifiera le retour à un système qu’ils n’ont jamais connu.

Marcel Neven a mis pour sa part en garde le ministre contre les conséquences pratiques de la décision de l’exécutif pour les 39 communes: elles devront à nouveau convoquer des assesseurs pour les dépouillements et réapprendre les techniques qui y sont liées.

Le Vif.be, avec Belga

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