Luc Delfosse

Vite: un débat Michel-DeWever !

Luc Delfosse Auteur, journaliste

On comprend que l’idée affole préventivement les compteurs de la médiasphère mais pour dire les choses sans… chichis, l’idée d’un débat préélectoral entre Elio Di Rupo et Bart De Wever n’est pas une bonne idée.

Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que cette confrontation entre l’incarnation d’une certaine gauche sociale démocrate et d’une certaine droite populiste se déroule de façon permanente sous nos yeux par journaux, radios et télés interposés depuis plus de trois ans.

Je ne nie pas que l’affrontement de ces extrêmes aurait quelque chose de grandiose, de « saignant », de quasi.. présidentiel si l’on s’en réfère aux grandes empoignades française ou américaine par exemple. Mais au-delà du spectacle? Il en serait bien sûr tout autrement si les deux « champions » luttaient dans la même arène. Si leurs (d)ébats étaient de nature à changer la donne dans une seule et même « communauté citoyenne » et non sur deux scènes politiques complètement hermétiques l’une à l’autre.

D’autant que ni l’un ni l’autre, à moins de renoncements (mortels) à leur idéologie et leurs tabous, ne gouverneront un jour ensemble. Pour dire les choses autrement, le combat Di Rupo-De Wever, ce « choc des contraires », ne permettrait aux deux cracks que de se faire mousser… dans leur propre camp. Il accréditerait l’idée farfelue que nous vivons désormais dans un régime de parti unique ou plutôt sous la tutelle de deux puissances politiques qui incarneraient à elles seules toutes les sensibilités, toutes les attentes des Belges. A cet égard, les protestations des autres partis criant au favoritisme sont absolument justifiées.

Dès lors tant qu’à faire le spectacle, débattons au moins utile. En l’occurrence permettons publiquement à ceux qui se posent un peu là comme « l’alternative à vingt ans de pouvoir socialiste », je veux évidement parler du MR et de la NVA, de nous expliquer, sur quel socle commun ils pourraient bâtir leur majorité « alternative » et induire éventuellement le « changement » que l’un et l’autre entendent incarner. Bart De Wever versus Charles Michel : ah mais en voila une « affiche » qui aurait du sens, un face à face de nature à clarifier l’après 25 mai quand les vrais bons chiffres seront tombés !

Charles Michel ? Mais oui qui d’autre que les deux patrons de parti ? Sauf à ce que le Mouvement réformateur ne souhaite clarifier pour de bon la situation et ne désigne officiellement Didier Reynders comme candidat officiel au « 16 ». D’une pierre, deux coups.

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