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Vincent de Coorebyter quitte le Crisp

Le directeur général du Centre de recherche et d’informations socio-politiques occupera une chaire mi-philosophie mi-droit à l’ULB.

Ils étaient 5 à se présenter sur la dernière ligne droite mais un seul l’a emporté et c’est Vincent de Coorebyter, l’actuel directeur général du Crisp. Le conseil d’administration de l’ULB vient en effet d’avaliser sa nomination comme professeur de à l’Université Libre de Bruxelles.

Le 20 septembre dernier, les candidats tentés par une chaire à temps plein en philosophie sociale et politique, ouverte par l’ULB en mai dernier, ont été invités à présenter une leçon publique portant sur l’analyse philosophique d’une question d’actualité de leur choix. A tour de rôle ont ainsi pris la parole le philosophe Louis Carré, attaché au Centre de théorique politique de l’ULB, Vincent de Coorebyter, François De Smet (ULB), le philosophe et sociologue français Charles Girard et Quentin Landenne (ULB). « Il y a eu une vraie compétition entre nous, témoigne l’un des candidats. Je n’ai pas eu le sentiment que cette procédure était feinte. Cela dit, le poste correspond vraiment au profil du directeur général du Crisp. »

La faculté de philosophie et lettres puis la Faculté de droit se sont successivement prononcées en faveur de cette candidature de Vincent de Coorebyter, avant que le conseil d’administration ne la confirme. « C’est un privilège d’accueillir l’un des intellectuels les plus fins et l’un des analystes les plus subtils du pays, se réjouit Marc Uyttendaele, professeur de droit constitutionnel à l’ULB. Un vrai cadeau pour nous. »

Lors de sa prestation publique, le directeur général du Crisp (Centre de recherche et d’informations socio-politiques) avait semble-t-il déjà séduit le jury, composé pour moitié de philosophes et pour moitié de juristes, certains d’entre eux provenant de l’UCL et de l’ULg. « Il s’est imposé de manière très claire en émergeant nettement du lot », précise un juriste.

Le poste emporté par Vincent de Coorebyter, à cheval sur la faculté de droit et sur celle de philosophie et lettres, porte sur des cours de philosophie contemporaine, de philosophie du droit et d’approche philosophique des questions d’actualité.

Le directeur général du Crisp explique son intérêt pour ce poste par son envie de revenir aux sources de sa formation en philosophie, après 14 ans passés à la tête du Centre.

Le conseil d’administration du Crisp, informé par le directeur général de son possible envol vers d’autres cieux depuis des mois, s’est déjà mis en recherche d’un profil apte à lui succéder à ce poste.

« Ce n’est évidemment pas facile de trouver l’oiseau rare qui puisse prendre le relais d’un grand format comme celui-là », reconnaît un administrateur du Crisp. En poste depuis 1999, ce philosophe quinquagénaire est unanimement reconnu pour ses qualités intellectuelles. « Depuis quelques mois, nous repérons des candidats et nous les contactons », précise cet administrateur. Un ou deux noms circulent ces derniers temps avec une certaine insistance. Si ces candidatures ne se concrétisent pas, un appel officiel sera lancé. La piste d’une candidature interne ne semble, pour l’instant, pas retenue.

Approché, le philosophe Edouard Delruelle a décliné l’offre mais il a suggéré au conseil d’administration du Crisp de s’interroger sur son avenir : de nombreux défis attendent cette asbl à l’heure de la révolution numérique. Sa situation financière, certes à l’équilibre pour l’instant, n’est pas pour autant brillante.

Laurence van Ruymbeke

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