© BELGA/Laurie Dieffembacq

Vers un abaissement de 3 à 2 du niveau général de la menace

L’Ocam décidera lundi d’un éventuel abaissement du niveau de la menace. Celui-ci se trouve à 3 depuis les attentats de Paris en novembre 2015, ce qui correspond à une menace sérieuse. En cas d’abaissement à 2, soit un niveau moyen, une série de mesures – comme le déploiement de militaires en rue – pourraient être suspendues.

Le Conseil national de sécurité, au sein duquel siègent le gouvernement et les responsables de l’appareil sécuritaire, se réunira lundi. L’Organe de contrôle et d’analyse de la menace (Ocam) y présentera sa dernière analyse.

Selon des sources proches de l’exécutif, un abaissement du niveau de la menace est pressenti. Les services de sécurité et la police ont consenti d’importants efforts et le risque d’une attaque de l’État islamique, après les revers subis par l’organisation en Syrie et en Irak, s’est fortement réduit.

L’Ocam pourrait décider d’abaisser le niveau général à 2, mais de le maintenir à 3 pour une série de lieux sensibles. Une réduction du nombre de militaires en rue, ou la suppression de la mesure, pourrait également être décidée par le gouvernement, le centre de crise et les services de sécurité.

Les quatre niveaux de l’échelle de la menace établie par l’Ocam

L’Organe de coordination pour l’analyse de la menace a établi, pour évaluer celle-ci, une échelle qui compte quatre niveaux.

Pour déterminer un niveau, l’Ocam se base sur les informations transmises notamment par la Sûreté de l’Etat, le Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS), les polices locales et fédérale, les douanes et l’Office des étrangers. Placé sous l’autorité des ministres de la Justice et de l’Intérieur, cet organe est composé d’experts détachés des services dont il utilise les informations et d’analystes propres. Il est chargé d’évaluer périodiquement et ponctuellement le degré de menace terroriste en Belgique.

Le niveau 1 équivaut à un risque faible d’attaque terroriste envers la personne, le groupement ou l’événement qui fait l’objet de l’analyse.

Une menace de niveau 2 représente, d’après la réglementation, une menace « peu vraisemblable ».

Le niveau 3 signifie une menace « possible et vraisemblable », tandis que le niveau 4 représente une menace « sérieuse et imminente ».

Après les attaques meurtrières perpétrées à Paris les 7, 8 et 9 janvier 2015, le niveau de menace en Belgique est resté à 2 et n’a été revu à la hausse que pour certains lieux stratégiques. Ceux liés à la communauté juive faisaient déjà l’objet d’une vigilance renforcée depuis la fusillade au Musée Juif à Bruxelles.

Quelques jours plus tard, le 15 janvier, l’Ocam relevait à 3 sur 4 le niveau de la menace pour l’ensemble du territoire. Ce jour-là, la police fédérale avait démantelé une cellule terroriste à Verviers, opération meurtrière pour deux suspects. Sur décision du gouvernement fédéral, 300 militaires avaient été mobilisés pour surveiller certains sites, en renfort de la police.

Le niveau 3 a perduré jusqu’au 9 mars, principalement en raison du contexte international, d’après les indications du SPF Intérieur. Il a ensuite été redescendu à 2, mais maintenu à 3 pour de nombreuses implantations dont les bâtiments de la communauté juive à Bruxelles et Anvers, les institutions européennes, des ambassades, le palais de Justice de Bruxelles et certains ministères comme celui des Affaires étrangères.

Au lendemain des attentats perpétrés à Paris le vendredi 13 novembre, l’Ocam a décidé de relever le niveau de la menace de 2 à 3. Il n’est jamais redescendu depuis. A la fin du mois, Bruxelles passe même pendant six jours en niveau 4 lors du « lockdown ». Selon le ministre de l’Intérieur Jan Jambon, il y avait des informations très concrètes qui indiquaient qu’un attentat y serait commis le 22 novembre avant minuit.

La Belgique a encore connu un épisode de niveau 4, pour l’ensemble du territoire cette fois, les 22, 23 et 24 mars 2016, dans la foulée des attentats perpétrés à Maelbeek et Brussels Airport.

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