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Verdict du procès De Gelder: la perpétuité pour 4 assassinats et 25 tentatives

Le Vif

Kim De Gelder a été condamné vendredi à la réclusion à perpétuité pour quatre assassinats et 25 tentatives d’assassinat, un peu plus de quatre ans après les faits. Le jury et la cour ont épinglé « la manière lâche dont les victimes ont été tuées » et le manque d’empathie de l’accusé. Ce dernier a présenté ses excuses aux victimes et à la société. « Même si vous ne me croyez pas, je regrette vraiment. »

Le jury était entré en délibération juste avant 10h00, après avoir reçu les explications d’usage. Il lui a fallu environ quatre heures pour répondre aux 109 questions, portant sur la culpabilité et l’état mental de l’accusé à l’heure actuelle. Les juges et les jurés se sont ensuite retirés pour motiver le verdict, dont l’accusé et le public ont été informés peu avant 16h30.

Le jury a suivi l’avis des experts-psychiatres, venus témoigner vendredi dernier du double profil de tueur de masse et de tueur en série de Kim De Gelder. « L’accusé représente un danger extrême pour la société », a estimé le jury, pour qui « il n’y a pas d’évidence de schizophrénie ».

Les jurés ont déclaré établie la tentative d’assassinat sur une famille habitant dans la même rue qu’Elza Van Raemdonck et qui était absente au moment où Kim De Gelder s’est présenté chez elle deux jours avant l’assassinat de la vieille dame.

Les familles des victimes et les avocats des parties civiles ont pleuré de bonheur au prononcé du verdict. « Le bon sens a triomphé », a commenté Jef Vermassen, avocat des proches de plusieurs victimes décédées. « Ce procès a fonctionné comme un rituel de purification », a expliqué Filip Van Hende, avocat de la famille de la puéricultrice décédée.

L’avocat général Yves Van Den Berge a ensuite requis la peine la plus sévère, à la hauteur de la souffrance infligée aux victimes. Il a pris appui sur la plaidoirie de la défense, jeudi, quand Jaak Haentjens a estimé que son client devait être mis en retrait de la société pour le reste de sa vie. Jaak Haentjens a reconnu avoir plaidé cela « en âme et conscience ». « Je continue à le croire. Vous ne devez pas attendre de ma part que j’invoque une circonstance atténuante, même si vous y avez fait référence implicitement dans votre motivation. »

L’accusé a présenté ses excuses « pour ce qu’il a provoqué pour les victimes et dans la société ». Juges et jurés se sont ensuite rapidement retirés pour déterminer la peine: Kim De Gelder écope finalement de la réclusion à perpétuité pour avoir assassiné Elza Van Raemdonck, 72 ans, le 16 janvier 2009 puis, une semaine plus tard, Marita Blindeman, 54 ans, Leon Garcia-Arbesu et Corneel Vermeir, tous deux âgés de neuf mois; pour avoir tenté d’assassiner les autres personnes – enfants et puéricultrices – présentes à la crèche et la famille de la rue d’Elza Van Raemdonck, le 14 janvier 2009.

Jaak Haentjens a déconseillé à son client d’introduire un pourvoi en cassation, a-t-il indiqué à l’Agence Belga à l’issue du procès.

Les réactions

Les victimes ont accueilli avec satisfaction cette condamnation à perpétuité. « Justice est faite », a déclaré la soeur de la défunte Elza Van Raemdonck. Les parents d’un des enfants gravement blessé dans la crèche Fabeltjesland de Termonde ont quitté la salle des assises avec des tracts, affichant une photo de Kim De Gelder derrière les barreaux avec l’inscription « Meurtrier, plus jamais libre! »

« Vous ne me manquerez vraiment, vraiment pas », a plaisanté la soeur aînée d’Elza Van Raemdonck. Elle a ajouté qu’elle n’avait « rien d’autre à attendre » que cette condamnation à perpétuité.

Le fils de la puéricultrice assassinée Marita Blindeman a lui déclaré qu’il espérait « trouver un peu de repos ». « Je suis content que
cela soit finalement terminé. » « Les excuses de l’accusé ne signifient rien pour nous », ont indiqué les parents de Leon, l’un des bébés décédés lors de la tuerie. Ils se sont également déclarés satisfaits concernant la condamnation de Kim De Gelder et heureux de pouvoir rentrer chez eux « après quatre
semaines éprouvantes ».

« Ce procès a fonctionné comme un rituel de purification », a expliqué Filip Van Hende, avocat de la famille de la puéricultrice décédée. Ce dernier a estimé que le procès était plié depuis vendredi dernier lors de l’audition des experts-psychiatres de la défense. L’un deux aurait gaffé, en changeant de version concernant la schizophrénie éventuelle de l’accusé, selon Me Van Hende. L’avocat s’est également dit soulagé que le procès soit terminé. « Quatre semaines, c’est long. C’était émotionnellement difficile, en raison de la nature des faits. »

Avec Belga

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