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Van Cauwenberghe inculpé de corruption passive !

Le conseiller Philippe Gorlée (cour d’appel de Liège), qui instruit l’un des dossiers à charge de Jean-Claude Van Cauwenberghe, l’a inculpé de corruption passive pour le dossier du hall omnisports de Beaumont.

C’était un peu le monstre du Loch Ness : les « affaires carolos » semblaient, depuis leur entame en septembre 2005, viser notamment le chef de file socialiste historique de Charleroi (et ancien ministre-président de la Région wallonne), Jean-Claude Van Cauwenberghe. Mais jamais il n’avait été mis en cause plus concrètement. Eh bien, c’est fait.

Le Vif/L’Express a en effet appris que, contrairement à ce qui en fut dit à ce moment, M. Van Cauwenberghe a été inculpé pour corruption passive à l’occasion de son audition, le mercredi 28 avril dernier en rapport avec le dossier du hall omnisports de Beaumont.

On se souvient que, en juin 2008, M. Van Cauwenberghe avait été perquisitionné à ce sujet par la justice de Charleroi, qui le soupçonnait d’avoir favorisé son ami, l’entrepreneur carolo Michel Vandezande, pour la construction de ce bâtiment (1,8 million d’euros, en 2002). Mais, à cause du « privilège de juridiction » né de ses anciennes compétences ministérielles, le dossier avait ensuite été transféré en juin 2009 à la cour d’appel de Liège, dans les mains du conseiller Philippe Gorlée.

Or il semble que, dans la plus grande discrétion et depuis lors, M. Gorlée ait fait procéder à de nombreux autres devoirs judiciaires. A-t-il ainsi acquis quelque conviction supplémentaire ? Sans doute. Mais on avait remarqué, fin avril, que le socialiste s’était bien défendu, apportant des éléments tendant sinon à le disculper, du moins à expliquer certains éléments du dossier.

Selon des informations obtenues à bonnes sources, en tout cas, c’est pour avoir éventuellement favorisé contre avantage personnel M. Vandezande, son ami, pour la construction dudit hall (2002) que l’inculpation de corruption passive serait tombée. Avantage qui aurait pu résider en des travaux réalisés (2001) dans la salle bains du domicile de l’ancien ministre-président. Ils avaient été payés, mais partiellement seulement.

« Cette affaire accouchera d’une souris », avait déclaré M. Van Cauwenberghe en 2008. Peut-être. Car il est vrai que l’intéressé pourrait bénéficier de la chronologie complexe du double dossier : permettrait-elle à un juge du fond de mettre en lumière une relation de cause à effet entre les deux dossiers, d’autant que les décisions n’ont jamais été prises par M. Van Cauwenberghe, pour la construction ? On se gardera bien d’affirmer quoi que ce soit, sauf que M. Van Cauwenberghe est présumé innocent.

Quant à Michel Vandezande, nous ignorons s’il est également inculpé. Si oui, ce serait vraisemblablement pour corruption active.

Roland Planchar

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