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Vacances parlementaires: l’opposition crie au scandale face à la précipitation dans laquelle est menée le débat

La discussion sur la réforme des pensions s’est engagée mardi après-midi en commission des Affaires sociales de la Chambre sans que la majorité ne fixe un délai précis, ce qui lui permet en théorie d’aller au finish.

L’opposition a dénoncé avec force cette manière d’agir lors d’un débat de procédure d’une heure et demie. La majorité assure vouloir mener une discussion de qualité sur une réforme qui doit amener à faire passer l’âge de la pension à 67 ans à l’horizon 2030 et à modifier d’ici là les conditions d’accès à la pension anticipée.

Mais pour l’opposition, le sujet mérite beaucoup mieux qu’un débat convoqué dans l’urgence alors qu’elle vient d’avoir à disposition les centaines de pages de projet de réforme et l’avis du Conseil d’Etat y afférent. Elle demande notamment l’organisation d’auditions, assurant que tout cela peut s’organiser d’ici aux vacances parlementaires, la majorité souhaitant faire passer ce projet avant cette échéance.

Les écologistes Wouter De Vriendt et Georges Gilkinet ont ainsi demandé à pouvoir entendre une série d’experts alors que les rapports des consultations organisées par le gouvernement font état de points de vue très partagés. La cheffe de groupe cdH Catherine Fonck a suggéré d’auditionner l’Institut pour l’Egalité des hommes et des femmes alors que ces dernières sont, selon elle, particulièrement visées par la réforme.

Jean-Marc Delizée (PS) a invité la commission à notamment pouvoir entendre les partenaires sociaux sur la pénibilité des métiers, un sujet qui doit encore être tranché par la commission pensions. Raoul Hedebouw (PTB) a appelé à entendre une voix dissonante, un expert plaidant pour la réduction des carrières.

Au sein de la majorité, Servais Verherstraeten (CD&V) a estimé que la tenue d’un débat de qualité n’était pas incompatible avec la volonté du gouvernement de voir la réforme votée d’ici aux vacances parlementaires. Il a regretté à cet égard l’absence de consensus permettant d’aller de l’avant.

Le président de la commission Vincent Van Quickenborne (Open Vld) a promis que la réforme pourra bénéficier du « temps nécessaire » en commission et en plénière, qu’il puisse être répondu aux demandes de l’opposition et que la même méthode de travail que celle qui avait prévalu lors de l’examen du saut d’index puisse être suivie. Le désaccord persistant, il a soumis au vote une proposition de l’opposition d’arrêter, pour mardi, les travaux avant minuit. Elle a été recalée par la majorité.

La cheffe de groupe PS Laurette Onkelinx a assuré que l’attitude de la majorité ne resterait pas sans conséquence. On pourrait notamment se diriger vers la systématisation de la deuxième lecture sur les projets de loi. Dans le même temps, la commission des Finances et du Budget de la Chambre adoptait le projet de loi-programme fiscal contenant notamment les mesures de transparence offshore, la taxe diamant, la taxe bancaire et la taxation des intercommunales. L’opposition a exigé une seconde lecture.

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