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Unesco classe les sites miniers wallons: les réactions

Les sites miniers de Blegny-Mine, du Bois-Le-Duc, du Bois du Cazier et du Grand-Hornu ont été inscrits, dimanche, au Patrimoine mondial de l’Unesco à l’occasion de la 36e session du Comité du Patrimoine mondial de l’Unesco, réuni à Saint-Pétersbourg, en Russie, entre le 24 juin et le 6 juillet. Réactions à chaud.

Di Rupo: « Une reconnaissance de la richesse historique wallonne » Le Premier ministre Elio Di Rupo a salué l’inscription des sites miniers au patrimoine mondial de l’Unesco, sur son compte Twitter. « Les sites miniers classés: une reconnaissance de la richesse historique wallonne et une formidable opportunité pour le tourisme! », a-t-il commenté quelques heures après l’inscription de ces sites sur l’outil de réseau social.

Le directeur du Bois du Cazier: « Charleroi n’est pas l’anti-Bruges »

Le directeur du Bois du Cazier à Marcinelle, Jean-Louis Delaet, s’est dit fort ému, après l’annonce de l’Unesco, de voir les charbonnages wallons figurer sur la liste du Patrimoine mondial au même titre que d’autres palais princiers ou cathédrales.

Charleroi a souvent été présentée, selon lui, comme « l’anti-Bruges ». « Certes, Charleroi n’est pas Bruges mais selon l’Unesco, le Bois du Cazier et les trois autres sites miniers plébiscités méritent de figurer sur la même liste, sur un pied d’égalité », a-t-il affirmé.

La décision de l’Unesco équivaut, selon Jean-Louis Delaet, à reconnaître l’histoire minière wallonne, qui est celle aussi de l’immigration. « Cette reconnaissance ne s’intéresse pas qu’à des briques, qu’à des structures d’acier », a souligné le directeur. « L’histoire de l’immigration est particulièrement palpable sur le site du Bois du Cazier ». Le 8 août 1956, 262 mineurs y trouvaient la mort, dont une majorité de travailleurs d’origine étrangère. « L’inscription étant désormais actée, il faut désormais la conserver », a-t-il encore ajouté, précisant enfin que « les 4 sites miniers devront s’en montrer dignes ».


Le bourgmestre de Charleroi: « La mine inscrite dans les gènes »

La décision de l’Unesco est importante pour la Wallonie car « les Wallons ont la mine inscrite dans leurs gènes », a affirmé Eric Massin, le bourgmestre de Charleroi. Pour la ville, cette décision coïncide, selon le maïeur carolo, avec d’importants efforts de mise en valeur du site du Bois du Cazier. « Des moyens importants ont été investis pour faire du site un lieu de mémoire », a rappelé Eric Massin.

L’inscription du Bois du Cazier au Patrimoine mondial devrait permettre d’attirer davantage de visiteurs sur le site et il est possible d’intensifier la politique touristique en lien avec l’aéroport de Charleroi (BSCA), a encore souligné Eric Massin. Un parcours touristique de deux heures au départ de l’aéroport de Charleroi pourrait notamment être mis en place, selon le bourgmestre.

« Du côté de Charleroi, nous espérons maintenant que l’Unesco puisse également reconnaître les marches folkloriques de la région, et notamment celle de la Madeleine à Jumet, comme Patrimoine immatériel de l’Humanité », a enfin déclaré Eric Massin.


Le bourgmestre de Blegny salue « cette première reconnaissance dans la province »

Marc Bolland, le bourgmestre PS de Blegny, a salué, l’entrée de Blegny-Mine au Patrimoine mondial de l’Unesco. « C’est avant tout une reconnaissance du travail effectué par les équipes qui se sont chargées de la réaffectation du site », dont la fréquentation devrait augmenter, a-t-il déclaré.

« Depuis la fermeture de la mine en 1980, le site est devenu un bel exemple. Chaque année, il reçoit une centaine de milliers de personnes et il emploie en haute saison 80 travailleurs », a souligné le bourgmestre en se félicitant de « cette première reconnaissance en province de Liège ».

Les autorités communales de Blegny avaient introduit cette demande il y a trois ans, en même temps que les autres communes wallonnes concernées par les sites du Grand-Hornu, du Bois-du-Luc et du Bois du Cazier.

Une telle reconnaissance devrait attirer de nouveaux visiteurs à Blegny-Mine. « Cette décision aura pour conséquence l’inscription du site sur de nouveaux circuits touristiques. On peut estimer que la fréquentation devrait augmenter de 10 à 15 pc, ce qui est important car Blegny-Mine reste une activité qui n’est pas rentable, seule l’entrée de la mine étant payante », a encore indiqué Marc Bolland.


Bourgmestre de La Louvière: « Une reconnaissance et un défi »
Le bourgmestre de La Louvière Jacques Gobert a accueilli avec une énorme satisfaction la décision de l’Unesco de faire entrer le site minier du Bois-du-Luc au Patrimoine mondial.

« C’est une grande fierté qui est le fruit d’un combat de toutes les forces vives de la région. C’est un sentiment exceptionnel pour La Louvière, dont le Canal du Centre a déjà été reconnu par l’Unesco. Il y a peu de villes au monde qui ont la chance d’être doublement reconnues », s’est réjoui Jacques Gobert.

Celui-ci estime en outre que cette décision constitue « un nouveau défi » pour toute la région. « Nous allons devoir gérer le patrimoine du Bois du Luc où de nombreux travaux ont déjà été réalisés. L’éco-musée et le musée de la mine devront notamment oeuvrer, encore plus qu’hier, à la valorisation du site. Un plan stratégique de valorisation touristique devra être élaboré », a précisé Jacques Gobert.

Carlo Di Antonio: « véritable reconnaissance de l’histoire »
« Cette inscription constitue une véritable reconnaissance de l’histoire, de la diversité et de la richesse des sites miniers de Wallonie et du patrimoine minier wallon en général », s’est réjoui le ministre wallon en charge du patrimoine, Carlo Di Antonio.

« Cette reconnaissance, fruit d’une collaboration constructive, n’est cependant qu’une étape dans la mission de conservation et de mise en valeur des sites miniers », a poursuivi le ministre qui voit dans cette décision de l’Unesco « une extraordinaire opportunité pour le développement patrimonial et touristique en Wallonie ».

Selon le ministre, les sites reconnus « condensent sur un espace réduit tous les aspects du patrimoine minier », « illustrent à eux quatre les flux migratoires intenses qu’ont connus les charbonnages wallons » et « témoignent de manière exemplaire de l’expérience de la Révolution industrielle en Europe continentale ainsi que de ses conséquences qui ont façonné nos sociétés actuelles ».

Avec Belga.

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