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Une rouge-romaine en formation en Wallonie, une touche d’amarante à Bruxelles

Le Vif

Le président en titre du PS Elio Di Rupo a annoncé jeudi lors d’une conférence de presse le lancement de négociations avec le cdH en vue de la formation du gouvernement wallon et du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et en vue de la formation du gouvernement bruxellois avec le cdH et le FDF.

Les négociations pour la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles débuteront samedi à 10h à l’Elysette, siège du gouvernement wallon, à Namur. Pour ce qui est de la Région bruxelloise, l’agenda des négociations sera présenté en concertation avec les partenaires flamands de la future majorité (Open VLD, sp.a et CD&V), mais une première réunion devrait avoir lieu déjà vendredi ou samedi, a indiqué Laurette Onkelinx.

Cette formule aboutira à un nouveau rejet du MR dans l’opposition dans les entités fédérées, où il végète depuis dix ans. « Nous respectons la parole donnée à l’électeur » durant la campagne électorale, lorsque plusieurs personnalités socialistes avaient souhaité des coalitions « les plus progressistes possibles », a commenté M. Di Rupo.

Un des objectifs avoués des négociations qui s’ouvrent est de conclure pour le 1er juillet prochain, date d’arrivée dans les Régions de nombreuses compétences transférées par la 6e réforme de l’Etat. « C’est une date importante et l’une des préoccupations majeures », a reconnu M. Di Rupo, qui a mentionné aussi les défis budgétaires des entités du sud du pays.

Les négociateurs se gardent toutefois de s’enfermer dans un calendrier trop serré, le président des FDF Olivier Maingain évoquant pour sa part la mi-juillet. « Nous avons déjà bien préparé le terrain des transferts de compétences en amont », a renchéri le président du cdH Benoît Lutgen.

Les interlocuteurs ont réfuté que la rapidité d’entrée en négociations au sud du pays lie en quelque manière que ce soit le Fédéral. « Ce sont différents niveaux, chacun a sa logique », a assuré le président faisant fonction du PS, Paul Magnette. « Cela ne signifie pas du tout que tout soit décidé pour le fédéral » concernant un éventuel tandem que les socialistes poursuivraient avec le cdH à ce niveau, a-t-il répondu.

M. Lutgen a affirmé à cet égard son respect pour le rôle de l’informateur royal Bart De Wever (N-VA), mais fait observer qu’en Communauté germanophone, le CSP (chrétiens) arrivé premier parti, avait été contourné par trois autres partis pour être rejeté dans l’opposition. « C’est la démocratie », a-t-il commenté.

Les pourparlers qui s’engagent rappellent à Olivier Maingain le premier gouvernement PS-PSC-FDF qu’a eu la Région bruxelloise lors de sa formation à la fin des années 1980. Cette coalition « avait donné un élan à la région naissante », a-t-il commenté.

Au contraire du MR qui avait prôné des majorités similaires aux différents niveaux de pouvoir, celles dans lesquelles s’engage le PS sont asymétriques. « Il n’y aura probablement pas non plus de similitude de coalition avec les partenaires néerlandophones » du gouvernement à Bruxelles, a commenté la présidente de la fédération bruxelloise du PS, Laurette Onkelinx, pour qui chacun est libre de travailler comme il l’entend.

Mais attention, a prévenu Elio Di Rupo: ce n’est pas pour autant qu’il convient de considérer qu’un gouvernement fédéral doit se former au départ des Régions. « Nous sommes fondamentalement contre le confédéralisme », a-t-il tenu à préciser.

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