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Une proposition « nulle », dit le bourgmestre de Wezembeek

La note du formateur Elio Di Rupo « est nulle, totalement insuffisante », selon le bourgmestre MR de Wezembeek-Oppem, François van Hoobrouck d’Aspre, commune à facilités située dans la périphérie de Bruxelles.

Elio Di Rupo propose notamment de scinder l’arrondissement de BHV tout en consolidant les droits des francophones dans les six communes à facilités de la périphérie.

L’ensemble des litiges linguistiques dénoncés dans les communes à statut spécial, y compris ceux de nature administrative, seraient désormais du ressort de la Cour constitutionnelle. C’est le seul point positif dans la proposition que retient François van Hoobrouck d’Aspre. « Le fait que le Conseil d’Etat ne soit plus compétent pour les litiges de type linguistique, c’est une bonne nouvelle », admet le bourgmestre non nommé.

Mais pour le reste, « cette proposition est nulle, totalement insuffisante », indique-t-il dans Le Soir. Il regrette que l’élargissement de Bruxelles ne soit pas la contrepartie à la scission de BHV. « Bruxelles reste enfermée dans ses 19 communes; il n’y a donc pas de lien entre Bruxelles et la Wallonie », fait-il observer.

Par ailleurs, le bourgmestre de Wezembeek est d’avis que la proposition ne va pas mettre fin aux tracasseries administratives des francophones de sa commune. Elio Di Rupo prévoit de modifier la loi sur l’emploi des langues dans les matières administratives de sorte que les citoyens francophones puissent formuler tous les 6 ans leur désir de recevoir les documents en français. Dans l’interprétation contestée par certaines juridictions, la Région flamande contraint aujourd’hui les francophones des communes à facilités à réitérer leurs volontés linguistiques lors de l’obtention de chaque document. Dans la vision francophone des choses, les facilités linguistiques sont automatiques. « La Cour d’appel de Mons – de Mons!, c’est chez Di Rupo! – vient de reconnaître que les circulaires (flamandes) étaient illégales, que le pouvoir régional n’est pas compétent, que seul est compétent le fédéral », soutient M. van Hoobrouck.

D’autres bourgmestres non nommés de la périphérie partagent le même avis. Le bourgmestre de Linkebeek Damien Thiéry (FDF) a réagi lundi soir auprès de l’agence BELGA. Il a reproché à M. Di Rupo de vouloir laisser tomber 80.000 francophones de la périphérie. Pour la bourgmestre de Crainhem Véronique Caprasse (FDF), interrogée dans Le Soir, le document est « très mauvais » car « il divise les francophones ».

Sur La Première (RTBF), Elio Di Rupo a indiqué qu’on ne peut pas « faire semblant qu’on peut continuer sans trouver une réponse à BHV, ce serait duper le citoyen ». Et « des miracles, ça je ne fais pas », a-t-il précisé. Le formateur dit constater que le mouvement flamand, et certains du côté francophones, crient au scandale. « Mais si BHV – ce problème qui pourrit la situation de notre pays – n’est pas résolu, on fait éclater la Belgique », a-t-il prévenu.

Plusieurs mandataires du MR-FDF de la périphérie bruxelloise se sont exprimés dans les premières heures de la sortie de la note du formateur. Les instances du MR ne se sont toutefois pas encore prononcées. Elles se réunissent ce mardi.

Le Vif.be, avec Belga

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