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Une moisson d’idées pour nourrir le projet rural du PS

Le Vif

Le parti socialiste a décidé d’investir le champ de la ruralité, chasse-gardée historique de la mouvance chrétienne et de ses héritiers. Les enjeux y ont évolué, les socialistes souhaitant notamment les rencontrer avec des politiques d’encouragement à la mutualisation des profits et répondre aux nombreux besoins en termes de services en suscitant des rapprochements locaux.

Il faut que cette préoccupation soit « davantage à l’agenda » socialiste, a dit dimanche Paul Magnette. L' »image » du parti reflète « l’histoire et la mythologie des grands mouvements sociaux des bassins industriels », a-t-il observé, même si, selon lui, « le socialisme est profondément ancré dans le monde rural », deux-tiers des mandataires locaux du parti étant élus dans des communes de moins de 20.000 habitants.

« C’est souvent le cdH qui revendique la ruralité mais le faire en s’adressant aux citoyens, cela c’est socialiste », a dit en substance le vice-président du gouvernement wallon Jean-Claude Marcourt. C’est en marge d’une journée d’ateliers organisée dimanche à la ferme de Mehaignoul à Meux-La Bruyère, dans le Namurois, que Paul Magnette a défendu le développement rural en complément des pôles de compétitivité du plan Marshall, dont Wagralim, et ses politiques transversales. Autre idée entendue, regrouper, avec l’aide de la Région wallonne, les offres de service (service public, poste, banques…) en invitant les entités locales à agir par zones en vue d’une accessibilité optimale, dans le respect des contingences budgétaires.

Concluant une série d’ateliers consacrés à l’emploi, à la mobilité, aux services, à la santé, au logement et à l’énergie, Paul Magnette a également fait état de quelques pistes d’action telles que l’offre de garanties sur la vente des produits des agriculteurs, des formations permettant à l’agriculteur de devenir un « entrepreneur rural » (lien avec l’innovation, bureaux partagés…), le soutien aux projets collectifs et à une redistribution sociale des gains issus du renouvelable (coopératives, pouvoirs locaux, communes, provinces…)

Une des préoccupations majeures entendues dimanche dans la bouche des curieux concernait la mobilité. En guise de réponse, le PS évoque une meilleure coordination de l’offre entre opérateurs (SNCB, TEC) et le développement de nouveaux services (voitures partagées, taxis sociaux).

En matière de logement, il est notamment suggéré, pour constituer des réserves foncières, d’encourager le droit de préemption trop peu utilisé par les entités locales. Le développement de la « location-acquisition » de logements publics constitue également une priorité.

Enfin, en matière de santé, les socialistes proposent des incitants financiers à l’établissement de maisons médicales en zone rurale. De manière globale, le président du PS est d’avis qu’il faudra également oeuvrer à un changement de « philosophie » dans un monde rural qui reste souvent fermé aux initiatives nouvelles tant qu’il n’en pas une lecture positive en termes d’horizon. Les nouveaux projets d’éoliennes en bord d’autoroutes ou l’extension d’un poulailler à des fins de diversification de l’activité rencontrent généralement l’hostilité des riverains qui les ressentent négativement.

Paul Magnette a également défendu le projet rural comme complémentaire au projet urbain soutenu récemment. Le PS en termine bientôt avec son opération « Citoyens engagés » lancée en janvier par Paul Magnette après avoir pris ses fonctions. L’ensemble des propositions sera étudié en vue de la confection des programmes pour la mère de toutes les élections en mai 2014. En attendant, le parti organisera un congrès de rentrée le 20 octobre. Ce congrès sera également statutaire. Il pourrait être question de supprimer les limites d’âge pour les cadres de l’appareil (commissions de vigilance…), a-t-on appris.

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