Le parquet de Flandre orientale a démantelé une organisation internationale de trafiquants-passeurs. Des Kurdes et des Irakiens auraient fait transiter plus de 3.000 personnes vers le Royaume-Uni via la Belgique, rapportent les titres Mediahuis lundi. Dix suspects ont déjà été arrêtés. Il s’agirait de la plus grande organisation criminelle de passeurs jamais mise hors d’état de nuire en Belgique.
Il s’agissait d' »un trafic quotidien via les aires d’autoroutes », dont les responsables étaient « déjà actifs depuis un certain temps » et qui a concerné « plusieurs centaines de personnes par mois », selon la police fédérale de Flandre orientale et la section de Termonde du parquet de cette même province.
Une vingtaine de personnes par jour étaient chargées quotidiennement dans des camions le long de la E40 et de la E17 pour un prix de 2.000 euros par personne. La police judiciaire fédérale de Flandre orientale avait entamé son enquête en mai dernier et avait procédé à plusieurs arrestations entre ce même mois et la fin novembre. Dix personnes ont été arrêtées en Belgique. D’après la police fédérale, il s’agit des principaux responsables de l’organisation actifs dans notre pays. Le dossier n’implique des hommes kurdes, âgés entre 26 et 41 ans, principalement originaires d’Irak, selon la même source, qui précise encore que deux d’entre eux avaient démarré une procédure de demande d’asile en Belgique et que les autres individus ne disposaient pas de titre de séjour en règle.
Les deux cerveaux de l’organisation, des hommes âgés de 33 et 37 ans, ont quant à eux été arrêtés jeudi au Royaume-Uni, à Birmingham et à Salford, près de Manchester. Selon la National Crime Agency britannique, qui a collaboré avec la justice belge, ils sont soupçonnés d’avoir récupéré des sommes d’argent auprès des migrants qui avaient réussi à traverser la Manche. La justice belge a demandé qu’ils soient livrés le plus rapidement possible, ce à quoi ces deux hommes s’opposent, selon des médias locaux.
Parquet et police fédérale se félicitent du résultat de cette enquête belge, qui a bénéficié du soutien des autorités britanniques, et du coup important qu’elle a porté face aux trafics d’êtres humains organisés. L’enquête a débuté au début du mois de mai, après que la police fédérale de la route de Flandre orientale eut découvert deux victimes de cette bande, qui utilisait les aires d’autoroute le long de l’E17 à Kalken/Laarne et Waasmunster afin de charger clandestinement des personnes en séjour illégal dans des camions à destination de la Grande-Bretagne, explique lundi le parquet. Ces agissements se déroulaient la nuit, à l’insu des chauffeurs de ces poids lourds, qui étaient en train de dormir. La bande opérait de façon quotidienne et organisait le trafic de jusqu’à 20 personnes par nuit. D’après le parquet, les suspects plaçaient notamment les migrants dans des transports frigorifiques.
