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Une famille menacée de retour au Pakistan après que le fils a été recherché par erreur

Une famille pakistanaise est menacée de devoir retourner au Pakistan après que la photo d’un des fils, Assim, eut été diffusée par les médias et la police, qui le soupçonnait de se balader en rue avec une arme dissimulée.

En fait d’arme, il s’agissait d’une batte de cricket que le jeune homme protégeait de la pluie. L’ambassade du Pakistan a licencié le père, précipitant le retour au pays de la famille, indiquait samedi soir la RTBF dans son journal télévisé.

« Endéans six jours, nous devons rentrer au Pakistan, mon père doit rentrer au Pakistan », a expliqué un des frères. « Nous perdons le privilège d’habiter en Belgique. » L’appel à témoins lancé par la police et relayé par plusieurs médias montrait un jeune homme portant sous le bras un objet dissimulé par un vêtement.

Surpris de voir sa photo s’étaler dans la presse, Assim Abassi était allé se signaler à la police et expliquer qu’il se rendait à un match de cricket, protégeant sa batte des gouttes de pluie. Mais l’ambassade du Pakistan avait aussi lu la presse – dont certains titres se demandaient si « un tueur antisémite (était) dans la nature » – et a licencié le père d’Assim.

Personne n’était joignable à l’ambassade dimanche pour expliquer les faits. Interrogé par l’Agence Belga, un porte-parole du SPF Affaires étrangères a indiqué que le département prendrait contact avec l’ambassade du Pakistan lundi pour obtenir plus de détails sur l’affaire.

La mobilisation s’est rapidement organisée sur les réseaux sociaux, pour demander à l’ambassade, par mail ou par fax, de reconsidérer sa décision. La députée Ecolo Zakia Khattabi a également interpellé, par une question orale, le Premier ministre Charles Michel pour lui demander s’il est « prêt à accorder, à titre de « dédommagement » moral un titre de séjour à cette famille victime d’un délire collectif », fondé « sur ce qui apparaît aujourd’hui comme un délit de faciès ».

Le parquet fédéral va contacter l’ambassadeur pakistanaise pour donner des explications

Le procureur fédéral va prendre contact lundi avec l’ambassadeur pakistanaise, Mme Naghmana Hashmi, pour lui expliquer que le jeune homme ayant fait l’objet d’un appel à témoins parce qu’il se promenait en rue avec ce qui semblait être une arme dissimulée et sa famille n’ont rien à se reprocher, a indiqué dimanche après-midi Eric Van der Sypt, magistrat de presse du parquet fédéral.

Face à l’ampleur prise par l’affaire, le procureur fédéral contactera l’ambassadeur pakistanaise lundi pour lui expliquer les faits et lui préciser que « ces personnes n’ont rien à se reprocher ».

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