Jean-Claude Marcourt © Belga

Une commission pour un « islam moderne » en Belgique francophone

Le ministre de l’Enseignement supérieur et des Médias Jean-Claude Marcourt a officiellement procédé mercredi à l’installation de la commission « chargée de faire des propositions en vue de favoriser le développement et la reconnaissance d’un islam moderne en Fédération Wallonie-Bruxelles ».

L’objectif concret assigné à cette commission est, d’une part, d’examiner dans quelle mesure – et le cas échéant comment – il est possible d’améliorer la formation des « cadres musulmans », et d’autre part d’étudier l’opportunité d’une « émission concédée » pour la communauté musulmane, à l’égal des autres communautés convictionnelles, voire de plancher sur son éventuelle mise en oeuvre.

L’enjeu est triple, a commenté M. Marcourt (PS) avant de laisser le soin à la commission d’entamer ses travaux à l’abri de toute ingérence, neutralité de l’Etat oblige. « Il s’agit de veiller au développement d’un islam moderne en Fédération Wallonie-Bruxelles qui s’inscrive dans le respect des valeurs démocratiques de tolérance, de liberté, d’égalité, de libre examen. C’est dans cet esprit que doit être pensée la formation des cadres qui servira à terme les ministres du culte, les aumôniers, les éducateurs, les professeurs, etc. »

Le ministre s’est également dit convaincu depuis longtemps, et bien avant les attentats de Paris et Copenhague, de la nécessité d’aboutir à « un islam d’Europe et de Belgique, pas un islam importé ».

Il entend expliquer sa démarche auprès des ambassadeurs du Maroc et de Turquie dont il sollicite le soutien. « L’ambition est de permettre à la deuxième et troisième génération ainsi qu’aux convertis de prendre leur destin en main ».

Enfin, Jean-Claude Marcourt insiste sur l’importance de la « reconnaissance » de cet islam moderne. Il s’agit de faire émerger des personnalités sur la place publique, et notamment médiatique. « Rien ne justifie que l’islam, deuxième religion du pays, n’ait toujours pas accès aux émissions concédées sur le service public », a estimé le ministre des Médias.

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