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Une boîte aux lettres tous les 1.500 mètres ?

bpost assure qu’une boîte aux lettres rouges est toujours accessible dans un périmètre maximum de 1.500 mètres en zone rurale. Des chiffres qui laissent sceptique le ministre wallon de la Ruralité Carlo Di Antonio.

Afin de protéger les zones rurales, les citoyens auront toujours accès, en principe, aux boîtes aux lettres rouges dans un périmètre maximum de 1.500 mètres, a assuré bpost lundi matin en réaction à une information du journal L’Avenir annonçant que certains petits villages ne disposeraient bientôt plus de boîtes, celles-ci étant trop peu utilisées.

bpost mène depuis quelques années des analyses quant à l’utilisation des boîtes aux lettres rouges. Si certaines communes ne disposeront, à l’avenir, plus de telles boîtes, c’est qu’une autre est accessible à moins de 1.500 mètres aux alentours, souligne un porte-parole de bpost. En milieu urbain, cette limite est fixée à 500 mètres.

Pourtant, selon André Blaise, le responsable national de la CSC-Transcom, cette distance de 1.500 mètres n’est absolument pas respectée. « C’est totalement faux », indique-t-il d’emblée. « Sur la commune de Bertogne (province du Luxembourg) par exemple, 21 villages sont disséminés sur 9.000 hectares. Les citoyens doivent parcourir plusieurs kilomètres pour poster une lettre. »

« bpost est une entreprise publique dont l’État est l’actionnaire majoritaire », rappelle le syndicaliste. « Elle a un devoir de service minimum envers les citoyens, et faire disparaître la dernière présence postale dans certains villages et hameaux ruraux (puisque 90% d’entre eux ne disposent déjà plus de bureau de poste) est totalement inacceptable », estime-t-il.

Depuis 2005, 4.000 boîtes aux lettres rouges ont été supprimées. On en compte actuellement 14.000 dans toute la Belgique. Il n’y a néanmoins pas d’objectif chiffré en termes de suppressions de boîtes, précise bpost.


Di Antonio : discriminations entre citadins et ruraux

« Les citoyens des zones rurales ne sont pas des citoyens de seconde catégorie. Il est inacceptable et discriminatoire de creuser des différences entre citadins et ruraux », s’est insurgé lundi le ministre wallon de la Ruralité, Carlo Di Antonio, à la suite d’une information parue dans L’Avenir annonçant que certains petits villages ne disposeraient bientôt plus de boîtes aux lettres rouges, celles-ci étant trop peu utilisées.

Quarante pour cent des Wallons vivent en milieu rural, a rappelé le ministre soulignant que bpost « a des obligations envers la population dans son ensemble, et envers la Wallonie au travers de son contrat de gestion ». C’est la raison pour laquelle le ministre wallon « exige le maintien des boîtes aux lettres de bpost dans les zones rurales ».

Carlo Di Antonio a par ailleurs annoncé qu’il interpellerait, à ce propos, le ministre fédéral des Entreprises publiques, Paul Magnette, dans les prochains jours.

Selon André Blaise, le responsable national de la CSC-Transcom, la distance de 1.500 mètres annoncée par bpost n’est absolument pas respectée. « Faire disparaître la dernière présence postale dans certains villages et hameaux ruraux (puisque 90% d’entre eux ne disposent déjà plus de bureau de poste) est totalement inacceptable », avait-il indiqué.

UVCW : La réduction du service public toujours en milieu rural

Les réductions de services publics se produisent toujours en milieu rural, regrette Tom De Schutter, directeur du département d’études de l’Union des villes et communes de Wallonie
(UVCW). « La demande y est certes moins importante, mais l’accès aux services y est plus difficile. Il faudrait donc plutôt y garder des points d’ancrage », explique-t-il.

L’Union s’inquiète par ailleurs de l’habitude prise par l’opérateur postal, bpost, de rationaliser le service public. « Nous sommes farouchement opposés à ces pratiques », ajoute-t-il. L’UVCW a déjà reçu des appels de plusieurs communes faisant part de leur inquiétude de voir leurs boîtes aux lettres supprimées. Elles demandent à l’Union de réagir, « ce que nous allons faire dans les prochains jours auprès de bpost et du ministre de tutelle ».

« Le fait de supprimer ces boîtes va mettre à mal l’accès aux services postaux, ce qui ne favorisera pas l’activité de l’entreprise », estime encore Tom De Schutter. L’Union compte demander à l’entreprise un minimum de clairvoyance et de réfléchir à l’impact de ces suppressions.

Avec Belga

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