© Belga

Une bande de jeunes au Parlement wallon

La présidente du Parlement wallon fait elle-même partie de la nouvelle génération de députés wallons. Les élections de 2009 (et le jeu des suppléances) ont en effet provoqué un important renouvellement des troupes.

Au PS, Graziana Trotta, la benjamine, 25 ans, a assisté avec ferveur mardi dernier à la prestation de serment de Paul Magnette, nouveau sénateur. Elle était sa suppléante au Parlement wallon, où elle devient doncdéputéeà part entière. L’année qui vient de s’écouler n’a pas été facile pour cette jeune femme d’Aiseau-Presle (Charleroi). « Vu mon âge, j’avais peur de me faire manger toute crue. Nous devons travailler plus que les anciens, parce que nous avons tout à apprendre. Alors moi, j’avance lentement, je suis assidue dans ma tâche, mais sereine.

Chez Ecolo, Matthieu Daele, avoue que lui-aussi a démarré tout feu tout flamme avant de se plier à la nécessaire concertation. Mais le Verviétois est beaucoup plus critique. « Cela me surprend très fort que nos travaux soient limités au début de la semaine pour permettre aux bourgmestres et échevins de se consacrer à leur commune. Ou encore que les députés wallons accordent la priorité à leur sous-région. Moi j’estime que, comme député wallon, je représente l’ensemble des Wallons. » Regret également par rapport à l’absentéisme. « Quand, par exemple, aussi peu de députés participent à ce débat sur la présidence européenne, on prête le flanc à la critique… Cela me choque également de voir qu’Elio Di Rupo, député wallon, ne venait en séance que cinq minutes avant les votes… Quand on est élu, on siège. »

Au CDH, Christine Servaes a également éprouvé des difficultés. « Le départ a été très difficile, explique la bourgmestre de Juprelle (Liège), parce que pour moi, le travail au Parlement n’est pas du tout concret. Dans les communes, on prend des décisions tous les jours, alors ici… J’étais perdue. Mais aujourd’hui, j’ai trouvé ma place, même s’il n’est pas facile, en séance, de se retrouver face à des monuments comme Serge Kubla ou Elio Di Rupo. »Commune et Région sont les niveaux les plus complémentaires, estime-t-elle, même si, côté Région, « ils prennent des décisions à propos desquelles on peut se demander s’ils ont jamais mis le pied sur le terrain. »

Au MR (opposition), Florence Reuter est heureuse. « A la Région, explique l’ancienne députée fédérale, nous traitons de matières qui sont proches des gens, proches de ma sensibilité. En outre, à l’aube d’une nouvelle réforme de l’Etat, il faut se rendre compte que, demain, c’est à la Région que cela va se passer. » Et il y a du boulot, dit-elle. « S’il n’y avait pas les questions des parlementaires, déplore-t-elle, il n’y aurait pas d’ordre du jour à nos séances. Le gouvernement wallon, tout comme celui de la Communauté, ne présente pas de textes. Et si nous, nous le faisons, même sur des sujets qui recueillent l’assentiment de tous, nous nous heurtons à un vote simpliste majorité contre opposition. Cela s’appelle, nous répond-on, le jeu parlementaire… »

M.D.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire